Ceci est une déclaration du Mouvement Citoyen pour la Démocratie (MCD) sur la réconciliation nationale, dont Wakat Séra a reçu copie ce mardi 27 juin 2023 où il soutient qu’ «il est nécessaire d’envisager le retour au Burkina Faso de tous les anciens présidents sans exceptions».
Du 20 au 22 juin 2023, le ministère de la Solidarité, de l’Action humanitaire, de la Réconciliation nationale, du Genre et de la Famille a organisé un séminaire scientifique sur la réconciliation nationale et la cohésion sociale au Burkina Faso. Durant trois jours, plus de 300 personnes issues de différentes couches sociales ont pris part à ce séminaire scientifique à Ouagadougou. À la clôture des travaux, plusieurs recommandations ont été faites par les participants. Il s’agit entre autres :
– de la mobilisation de la ressource financière nécessaire pour la mise en œuvre de la feuille de route relative à la réconciliation nationale et la cohésion sociale.
– de l’implication des autorités coutumières, religieuses, politiques et toutes les couches sociales pour une meilleure sécurisation du territoire national et la promotion du vivre ensemble.
– de la réparation et/ou l’indemnisation juste et équitable pour toutes les victimes en tenant compte des suggestions spécifiques formulées pendant le séminaire.
– exhorter le Président de la transition, le capitaine Ibrahim TRAORÉ, à faire un appel solennel en matière de réconciliation nationale, de cohésion sociale et de vivre ensemble.
Les 72 heures de réflexion ont donc abouti à une feuille de route sur la réconciliation nationale et la cohésion sociale.
Cette nouvelle posture amorcée par le pouvoir de la transition sur la réconciliation nationale et la cohésion sociale est une bonne dynamique à saluer et à soutenir sans réserve. Elle est d’autant plus heureusement surprenante que la question de la réconciliation nationale était reléguée au second plan les premiers mois de l’avènement du MPSR 2.
Pour le retour progressif à la paix au Burkina Faso, il est impératif que l’ensemble des compatriotes accompagnent cette initiative nouvelle du gouvernement en matière de réconciliation nationale, de cohésion sociale et de vivre ensemble.
Le Mouvement Citoyen pour la Démocratie (MCD) sait ne pas être seul à se réjouir de cette posture unificatrice de la transition.
Les autorités religieuses coutumières et traditionnelles qui ont joué les premiers rôles dans le compromis qui a permis d’éviter le bain de sang à l’arrivée au pouvoir du capitaine Traoré y trouvent leur compte.
Des hommes comme Me Hermann Yaméogo Président de l’UNDD, qui porte depuis plus d’une décennie un plaidoyer continu sur la réconciliation nationale s’y retrouvent aussi à coup sûr.
La réconciliation comme l’a si bien dit le PM, implique aussi cette dimension des relations des Burkinabè avec leur passé, leur mémoire. Il serait juste de réaliser cette concorde historique.
Cependant, notre mouvement pour la bonne marche de cette œuvre voudrait faire les recommandations suivantes :
1- le gouvernement doit pouvoir rendre effectif l’apport des autorités coutumières, traditionnelles et religieuses dans le processus de réconciliation nationale avec la création d’un cadre spécifique pour permettre à ces garants de l’ordre moral de jouer pleinement leur rôle.
2- il est nécessaire d’envisager le retour au Burkina Faso de tous les anciens présidents sans exceptions.
3- il est souhaitable de traiter la question des militaires détenus à la Maca depuis plusieurs années à travers une grâce afin de pouvoir les disposer pour le front dans la lutte contre le terrorisme.
4- pour anticiper et traiter les conséquences des violences intercommunautaires, il est nécessaire de créer un haut conseil des communautés.
Le MCD reste convaincu que si les démarches annoncées par l’actuelle transition sur la question de la réconciliation nationale sont sincères, bien évidemment qu’elles susciteront un retour progressif à la paix pour le bonheur de tous.
Mouvement Citoyen pour la Démocratie (MCD)
Sylvain OUEDRAOGO
(Président)