Alors qu’elle pensait pouvoir suivre, en toute tranquillité, ses cours, dans un pays, la France, pour ne pas la citer, où les droits de l’homme sont sacrés, cette jeune élève de 14 ans, d’origine burkinabè, s’est retrouve dans un engrenage digne d’un film d’espionnage.
Après un coup de fil à l’administration de son collège, elle fut sortie de classe, isolée, exfiltrée de son établissement par deux gendarmes. Eet c’est à bord d’une voiture banalisée qu’elle fut reconduite à la frontière belge, en compagnie de sa mère et de son petit frère, sans avoir eu le temps de prendre le moindre effet personnel. Ironie du sort, c’est en plein cours de français, cette langue qui a la magie de rassembler tous ceux qui la pratiquent autour de fortes valeurs séculaires, en témoigne la francophonie portée surtout par l’Afrique, que l’adolescente a connu cette mésaventure, qui pourrait bien la traumatiser à vie. Le seul tort de la jeune fille, est d’être l’enfant d’une mère, qui, peut-être en détresse, et voulant à tout prix et le plus tôt possible mettre ses enfants à l’abri de toute surprise désagréable, qui aurait demandé, simultanément, l’exil, dans deux pays, la France et la Belgique! Pour si peu, est-on en droit de se demander, surtout que cette faute pouvait certainement être corrigée administrativement, sans ce préjudice subi par une innocente victime collatérale.
Certes, la recherche et le renforcement de la sécurité poursuivis par tout état le contraignent à la mise en place d’une batterie de lois parfois excessives. Mais, à côté de la loi, il y a également l’esprit de la loi qui conduit à une certaine souplesse dans son exécution. Surtout que cet acte qui a, logiquement, suscité l’ire de personnes qui se sont rassemblées pour dénoncer cette «interpellation en école» est regrettable à plus d’un titre pour les enfants. Du reste, la ministre française de l’Education, n’a pas manqué de procéder à un rappel à l’ordre qui mentionne que «les interventions des forces de police et de gendarmerie liées aux procédures d’éloignement sont strictement interdites dans le cadre scolaire». C’est dire que, soucieuses des conséquences désastreuses de la chose, les autorités politiques françaises avaient bien dressé des balises pour canaliser ces reconduites à la frontière, afin qu’elles n’aient pas un caractère sauvage. Sauf qu’une autre mesure est venue abroger, pas plus tard que ce 23 janvier, les anciennes circulaires qui empêchaient ces cas malheureux. Méconnaissance, erreur ou zèle des agents de la gendarmerie qui ont conduit cette opération dont a été victime la jeune collégienne? Des investigations seront certainement menées pour déterminer l’origine de cette bavure, car s’en est une!
En attendant que le mal soit réparé, tant est qu’il peut encore l’être, on ne peut que plaider pour une modération dans l’exécution de ces arrestations et «Obligation de quitter le territoire français», avant qu’elles ne prennent des allures de «Trumperies», ces rapatriements massifs sans ménagement, en cours actuellement au pays de l’Oncle Sam.
Par Wakat Séra