L’Opposition politique burkinabè a dit ce vendredi 2 juillet 2021 qu’elle «prend acte du récent remaniement ministériel intervenu mercredi dernier» en vue d’apporter des changements à la tête des départements de la Défense et de la Sécurité, accusés d’«incompétence» face à la recrudescence des attaques terroristes ces derniers mois. Face à la presse à qui elle faisait le point des préparatifs de ses manifestations annoncées pour demain samedi 3 juillet et dimanche 4 juillet sur l’ensemble du territoire national, le regroupement politique opposé au pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré juge insatisfaisante «le simple changement dans l’équipe gouvernementale», après le limogeage des ministres de la Défense et de la sécurité.
L’opposition politique «rappelle que le simple changement dans l’équipe gouvernementale n’est pas la seule préoccupation de l’opposition politique, telle que déclinée lors de la conférence de presse du chef de file, il y a une semaine», a affirmé Kiemdoro Do Pascal Sessouma, président du parti «Vision Burkina», qui a pris la parole au nom du comité d’organisation de la marche des 3 et 4 juillet 2021 visant à interpeller l’autorité politique sur le regain des attaques armées au Burkina Faso.
Suite à l’appel du chef de l’Etat, Roch Kaboré, demandant aux partis politiques et les organisations de la société civile de «surseoir» leurs marches-meetings afin de ne pas faire le jeu des terroristes, a maintenu sa position malgré une mise en garde du parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP).
«L’opposition politique tient à rappeler qu’elle maintient son appel à manifester les 3 et 4 juillet 2021 sur toute l’étendue du territoire national, non pour désunir les Burkinabè dans la lutte contre le terrorisme comme semble l’insinuer le chef de l’Etat, mais plutôt pour marquer davantage la solidarité et l’unité nationale face à cette tragédie», a précise Do Pascal Sessouma, président de la commission communication.
Les partis politiques opposés au pouvoir de la majorité «réaffirme qu’il s’agit d’une marche silencieuse et pacifique», a poursuivi M. Sessouma avant d’indiquer que leur action a pour objectifs d’«exiger davantage d’engagement pour le retour de la paix et la sécurité dans (le) pays, rendre hommages aux victimes des attaques terroristes, manifester (leur) soutien aux forces de défense et de sécurité, montrer (leur) respect aux VDP (Volontaire pour la défense de la patrie), et (leur) solidarité aux déplacés internes, décrier la mal gouvernance caractérisée par les révélations de scandales de corruption jusqu’au sommet de l’Etat et dénoncer la flambée des prix des denrées de première nécessité rendant la vie de plus en plus chère».
L’opposition politique en appelle au sens de la «responsabilité et du civisme des Burkinabè pour la réussite de cette marche, afin d’envoyer un signal fort au président du Faso, chef suprême des armées, pour l’inviter au respect de son serment».
Les conférenciers ont rassuré leurs partisans que l’opposition a obtenu toutes «les autorisations nécessaires pour la tenue de la manifestation (qui) a déjà reçu des échos favorables dans bien des localités, signe qu’elle s’inscrit bien dans le cadre des lois de la république».
«Populations des villes et des campagnes du Burkina Faso, vous avez rendez-vous avec l’histoire pour exiger des mesures fortes et concrètes pour faire cesser les massacres», a appelé Do Pascal Sessouma tout en précisant qu’à Ouagadougou, la marche commencera à 8h00 à la Place de la Nation. De là, les marcheurs passeront par «le rond-point des cinéastes, la Cathédrale, la BCB (siège Kwamé N’Krumah), le rond-point des Nations-Unies».
Au niveau du rond-point des Nations-Unies, une déclaration sera remise au Premier ministre à l’attention du chef de l’Etat avant que les marcheurs continuent à la Place de la nation, «toujours dans le silence, l’ordre, la discipline et dans le respect des règles sanitaires», a-t-il signifié.
Par Bernard BOUGOUM