Les 83 agents dont le test de recrutement au compte de la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) a été annulé pour de présumées fraudes ont mis à exécution leur menace de tenir des sit-in en vue de contraindre les responsables de l’institution à revenir sur leur décision parce que la justice a tranché en leur faveur. « Nous serons obligés de descendre dans les locaux de la CNSS pour exiger notre réintégration », avait indiqué leur porte-parole, Aboubakari Siri, qui a rappelé que lui et ses camarades ont pris service le 3 juillet 2018, lors d’une conférence presse animée à Ouagadougou le 9 mai dernier.
Munis de pancartes portant des messages hostiles aux responsables de la CNSS dont Lassané Savadogo, directeur général, Aboubakari Siri et ses camarades disent, par ce sit-in qui a lieu à l’intérieur de la Caisse, vouloir passer un message clair qui est qu’ils ne négocieront pas leur réintégration, surtout que devant la loi, ils ont eu gain de cause. Après près d’une année de lutte dans cette affaire, ces manifestants estiment que «trop c’est trop» et dénoncent avec la dernière énergie, le «mutisme et le mépris» de la direction.
Ces manifestants croient dur comme fer que leur problème est Lassané Sawadogo qui doit donner suite à la requête de la justice demandant «purement et simplement» leur réintégration. «Si d’ici lundi, la direction ne satisfait pas notre demande, nos parents viendront avec nous ici» pour protester contre le comportement des responsables de la CNSS, a dit M. Siri sous la clameur de la foule excitée qui ambiançait bruyamment dans l’enceinte de l’institution située en plein cœur de la capitale burkinabè.
«Demain, après-demain, nous serons là. Si jusqu’au mardi prochain le directeur général ne fait rien, si les autorités ne font rien pour donner une solution à cette affaire, nous serons obligés de faire descendre à la fois, les parents, les proches de ces 84 agents » dans la lutte, a prévenu d’un ton remonté, Aboubakari Siri qui accuse en partie la coordination des comités de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) de la CNSS d’être responsable de leur situation.
En rappel, après plusieurs séries de dénonciation sur ce recrutement, le comité CGT-B, a, lors d’une conférence de presse qu’il a animée le mercredi 1er août 2018, demandé «urgemment l’annulation» et non la «suspension» du test querellé.
Par Bernard BOUGOUM