Dans la déclaration suivante, le mouvement burkinabè pour la promotion des valeurs démocratiques (mb-pvd) sur le recrutement en vue à la Centrale d’Achat des médicaments essentiels génériques (CAMEG) dénonce des tripatouillages des TDR.
Le Mouvement Burkinabè pour la Promotion des Valeurs Démocratiques (MB-PVD) a suivi avec consternation (Confer Le Quotidien et NetAfrique.net du 23 février 2018) les tractations qui prévalent dans le cadre de la publication des TDR en vue du recrutement du futur Directeur Général (DG) de la CAMEG.
Au regard de sa ligne d’orientation qui est celle de la promotion de la bonne gouvernance et du civisme, le MB-PVD se devait de se prononcer pour donner son analyse afin d’éclairer l’opinion publique sur cette préoccupation majeure.
En rappel, la publication des TDR par le comité interministériel en charge du recrutement, constitue le point de discorde.
En effet, les TDR publiés ne correspondent pas à ceux envoyés par la CAMEG, partenaire privilégié de l’Etat dans le cadre de la mise en œuvre de l’initiative de Bamako. Et il faut craindre que ces TDR ne permettent pas à la CAMEG d’avoir à la tête de sa direction générale, une personne qui puisse répondre à ses aspirations profondes : jouer véritablement son rôle d’instrument de la politique sanitaire nationale au service des populations et ce, dans un contexte de promotion de la gratuité des soins chez les femmes enceintes et chez les enfants de zéro à cinq ans.
A travers les différentes démarches entreprises pour mieux cerner la préoccupation, le MB-PVD relève avec désolation les dysfonctionnements suivants :
– la non application des accords de sortie de crise qui ont prévalu à l’apaisement actuel à la CAMEG et qui conféraient à l’administrateur provisoire, toutes les prérogatives de la relecture des textes et du recrutement du DG de la CAMEG ;
– la modification des TDR par le comité interministériel pour le recrutement du DG lequel est présidé par le secrétaire général (SG) du premier ministère ; ceci en violation de l’article 2 du décret N.2010-113/PRES/PM/MEF portant création, composition, attributions et fonctionnement du comité interministériel de sélection des candidats au poste de Directeur Général des établissement publics de l’Etat et des sociétés à participation majoritaire de l’Etat. La problématique de l’application de ce décret dans le cas de la CAMEG reste clairement posée, puisque la CAMEG est une association à but non lucratif et non une société d’Etat dans son statut actuel.
– la velléité du comité à recruter un DG qui ne réponde pas aux attentes de la CAMEG.
Par ailleurs, la légitimité de ce comité reste posée puisque l’article 5 du même décret stipule que « les membres du comité sont nommés par décret pris en conseil des ministres ».
Le MB-PVD note au passage que des pressions seraient exercées sur le Président du Conseil d’Administration (PCA) et sur le DG qui se sont refusé à toute communication suite à notre requête pour mieux comprendre le problème. Le Mouvement doute fort que ces pressions ne se rependent sur l’ensemble des administrateurs et condamne avec la dernière énergie cette pratique d’une certaine époque.
Pour le mouvement, les questions suivantes méritent d’être posées :
– quelle serait la légitimité d’un DG recruté dans ces conditions de tripatouillage des TDR?
– sera-t-il vraiment libre d’impulser sereinement sa vision pour la structure ?
– est-ce que l’autorité et la stratégie managériale d’un DG recruté dans ces conditions ne seront pas biaisées par certains agents de la CAMEG ?
– pourquoi le Président du comité refuse de prendre note des expériences amères de la CAMEG, source des difficultés actuelles de l’approvisionnement des MEG dont elle a le monopole ?
-qui oserait croire qu’au regard des défis immenses à relever face aux préoccupations sanitaires, l’on puisse se mettre en marge de la dynamique de rechercher de solutions appropriées et pérennes, par le tripatouillage des TDR et ce au mépris des aspirations sociales.
De ce constat, le MB-PVD :
– déplore l’attitude du comité interministériel et le non recadrage de son Président par le Premier Ministre, si ce n’est ces instructions qui sont exécutées par son SG ;
– tient pour responsable le Président du comité, de toute difficulté d’approvisionnement en Médicaments Essentiels Génériques (MEG) qui compromettrait dangereusement les objectifs assignés à la CAMEG ;
– accuse le Président du comité de saboter l’objectif du programme de gratuité présidentiel.
– note au passage, que l’autorité et le leadership de certains directeurs et chefs d’agence de la CAMEG sont fortement écornés. Cela se justifie le plus souvent par des soucis de bonne gouvernance et de redevabilité administrative, occasionnant au sein de cette structure, des conséquences désastreuses qui impactent ainsi l’atteinte des objectifs de santé publique assignés à la CAMEG. Nous faisons ici à la situation qui prévaut actuellement à l’agence de Bobo-Dioulasso avec l’interpellation de 16 agents accusés de vente parallèle de médicaments de la CAMEG et dont la procédure est à l’étape de la police judiciaire. Ce qui donne alors l’impression que la CAMEG est une entité où règne l’anarchie au mépris des textes et des procédures.
Pour le MB-PVD, il y a encore du chemin à faire à partir du moment où certaines valeurs du véritable changement tant souhaité ne sont toujours pas la priorité de certains responsables de la sphère de décision.
Face à cette situation déplorable, qui résulte d’une volonté d’imprimer dans l’administration, de mauvaises pratiques contraire aux vertus de la bonne gouvernance, le MB-PVD condamne avec fermeté cette attitude du Président du comité interministériel et invite les plus hautes autorités à s’approprier le dossier CAMEG pour éviter aux masses des difficultés à venir par des actions courageuses.
Le Mouvement réitère son souhait d’une moralisation de la vie publique par l’imposition de référentiels d’éthique et de déontologie pour une administration performante au service du peuple.
« POUR UN BURKINA RADIEUX, L’INTEGRITE ET LE CIVISME, NOTRE CREDO »
Pour le Bureau Exécutif du MB-PVD
Le Président
Dr Romuald Yaro