Depuis bientôt huit mois, des réfugiés de sept différentes nationalités étrangères, en grève illimitée, ont élu domicile devant le siège pays du Haut-commissariat pour les Réfugiés (HCR) à Ouagadougou. Ce 21 janvier 2020, la Police nationale leur a demandé de vider les lieux.
Selon les explications du président de l’Association des Réfugiés résidant au Burkina Faso(ARBF), Jacques Nsiensié, trois véhicules de la Brigade anti-criminalité (BAC), leur ont rendu visite, avec à bord des agents. Il précise qu’à leur arrivée, les policiers sont allés directement s’adresser au Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR), et ce, pendant environ 10 ou 20 minutes.
A leur sortie, ils ont demandé à parler aux responsables des réfugiés à qui ils disent être venus pour les faire quitter la devanture du HCR.
Mais, les éléments de la BAC commis à cette tâche ont demandé à les écouter. Après quoi, ils disent donner jusqu’à demain soir (NDLR mercredi 22 janvier) à 17h pour vider les lieux.
Jacques Nsiensié confie qu’après des tractations, les policiers ont demandé de proposer un délai pour quitter : « C’est là que nous avons demandé à nous concerter d’abord. Ils ont alors pris mon numéro pour nous appeler afin de savoir quand nous allons quitter. Après cela, ils sont partis », a-t-il ajouté.
Mais à en croire le président de l’Association des Réfugiés, ils sont « déterminés », « femmes, enfants, nous sommes bien préparés ».
Il a poursuivi, disant qu’ils ont « tout vu » dans leur pays d’origine : « On a vu comment nos parents ont été tués. On a enjambé des cadavres pour venir ici ».
Revenant sur leurs revendications, il assure que « si c’est réglé, nous-mêmes nous allons emballer nos bagages ».
Lui et ses camarades pensent que « ce sont les agents du HCR qui ont envoyé la police pour nous chasser », et en veulent pour preuve, la présence de deux agents de sécurité du HCR avec les policiers venus vers eux.
M. Nsiensié dit regretter que « depuis bientôt huit mois que nous sommes là, notre situation ne fait que s’empirer. Dans les échanges rien n’a évolué. Le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation du Burkina Faso nous avait reçus en juillet 2019, mais ils nous ont juste écoutés. La solution que nous voulons, c’est de quitter le Burkina Faso pour une réinstallation dans un pays tiers. Ici au Burkina Faso, nous n’arrivons pas à nous intégrer. A ce jour, ce sont 24 familles qui sont sur place et vivent devant le HCR », a-t-il terminé.
Par Boureima DEMBELE