A travers cette opinion, Albert Douti apprécie la démarche des députés qui a été de mener des consultations sur la nouvelle constitution togolaise dont le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, avait demandé une deuxième lecture. L’auteur de l’article révèle que des «OSC et la base» ont adhéré au «régime parlementaire au Togo».
Le lundi 25 mars 2024, l’Assemblée nationale togolaise a voté une nouvelle constitution devant faire passer le pays d’un régime semi présidentiel à un régime parlementaire. Transmis au président de la République Faure Gnassingbé, ce dernier a, lors d’une audience accordée au bureau de l’Assemblée le 03 avril, demandé que le texte soit examiné à nouveau en vue d’une nouvelle délibération par les députés.
«Le Président de la République, attentif à l’intérêt manifesté par les populations à l’endroit de cette importante réforme, et dans un esprit d’ouverture et de dialogue constructif, a encouragé les députés à rester à l’écoute de tous les acteurs concernés, en vue de tenir compte de toutes les contributions tendant à enrichir notre Constitution», a indiqué le communiqué de la présidence togolaise.
En réponse, note toujours le communiqué, «le Bureau de l’Assemblée nationale a souhaité disposer de quelques jours pour engager de larges consultations avec toutes les parties prenantes de la vie nationale».
Dans la foulée, les députés avaient entamé, du 8 au 11 avril, une tournée nationale de consultation des forces vives relative à la modification de la constitution avec comme principales cibles, les chefs traditionnels et les groupes organisés. Cette consultation de la base, demandée par Faure Gnassingbé, a reçu un accueil favorable de la part des populations et des différents acteurs. De surcroit, elle a été qualifiée de louable.
«Je pense que l’initiative de ce jour [08 avril 2024, ndlr] est une démarche solidaire. Les explications reçues, aujourd’hui, par rapport à ce régime, son avantage, en termes de coût des élections, de réduction de conflits post électoraux, ont fini de nous convaincre», a précisé le conseiller municipal de la commune Agoè 6, M. Jules Yawo Assima.
Les gardiens des us et coutumes ont été également consultés sur ce changement de régime. Le président des chefs traditionnels du Grand Lomé, chef du canton d’Aflao Gakli, Togbui Djidjolė Détu X, a salué cette démarche de consultation de l’Assemblée nationale sur la révision constitutionnelle. «Cette rencontre a permis de demander des informations, des détails pour nous permettre de mieux appréhender les tenants et les aboutissants de cette révision constitutionnelle. Et il faut quand même dire que c’est une très belle démarche, parce que pour une première fois, les représentants du peuple que sont les députés sont venus à la base pour expliquer pourquoi une telle révision constitutionnelle. C’est vraiment une démarche formidable. Suivant les explications que la délégation nous a fournies sur les avantages du régime parlementaire, nous constatons que c’est une très bonne chose que nous pouvons expérimenter», a-t-il indiqué.
En clair, la majorité des acteurs et populations consultés par les députés ont marqué leur accord et pleine adhésion pour le nouveau régime au Togo, dirigé par Faure Gnassingbé.
Pour rappel, le texte précédemment voté par le parlement togolais prévoit la suppression du suffrage direct pour l’élection du président de la République et la création d’un poste de Président du Conseil des ministres qui assurera l’effectivité du pouvoir exécutif tandis que le Président de la République se contentera d’une fonction honorifique.
Albert DOUTI