Le Mouvement citoyen pour la démocratie (MCD), à travers une tribune datée du lundi 6 novembre 2023, « a salué » la démarche du président de la transition burkinabè de rencontrer les chefs coutumiers du pays. Il invite par ailleurs le chef de l’Etat à « étendre » l’action « à l’ensemble des forces sociales majeures ».
La rencontre entre les notabilités coutumières et le Président de la transition est au cœur d’un débat pluriel. Quels seront les sujets débattus ? Est ce que la situation nationale serait au cœur de la rencontre ?, est ce le début d’une concertation engagée avec les forces sociales majeures ? Ce sont, entre autres, des questions légitimes qui animent les débats.
Pour notre Mouvement Citoyen pour la Démocratie (MCD), organisation, cette dynamique en plus d’aborder la situation nationale en profondeur, doit s’étendre à l’ensemble des forces sociales majeures. C’est donc avec juste raison que nous partageons cet extrait d’un argumentaire de Me Hermann YAMEOGO sur la situation nationale : « Si comme on le dit la faîtière des organisations coutumières, religieuses et traditionnelle a repris du service en obtenant la suspension du meeting syndical du 31 octobre 2023, elle devrait pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, obtenir de la transition la mise en œuvre sans délai du compromis en 6 points, qui a permis le départ sans violences du président Damiba ».
Sur la question spécifique de la rencontre entre le Président de la transition et les notabilités coutumière, elle est à saluer et pourrait contribuer à recoudre progressivement le tissu social. Pour ce qui est de notre analyse, la faîtière des notabilités coutumières joue son crédit à travers cette rencontre de haut niveau.
En matière d’imputation de mauvaises politiques on peut dire qu’à trop fréquenter les pouvoirs, pas toujours dans le meilleur sens, la faîtière a déjà dans la rubrique, un passif non négligeable. Les conditions de gestion de la suite du départ du président Damiba est un exemple type. D’autres exemples existent.
Le fait de s’être, sur demande ou spontanément, impliqué dans les suppliques pour reporter le meeting du 31 a soulevé beaucoup de réactions pour et contre.
L’un dans l’autre, beaucoup ont fini par lui demander d’agir aussi pour obtenir que cessent certaines pratiques d’éléments proches de la transition ou de la transition elle même, qui comportent aussi des entraves à la paix au Burkina Faso.
Le rendez-vous donné par le président de la transition à la faîtière qu’elle se rapporte ou non aux suites du meeting reporté, crée une occasion de rééquilibrage de son rôle.
Si rien n’est fait dans ce sens et qu’elle se contente d’écouter sans débats, elle subira des charges de critiques.
Attendons de voir. Notre respect demeure solide à la faîtière qui est un cadre qui illustre la cohésion nationale par le biais des notabilités coutumières.
À notre sens, le président Ibrahim Traoré devrait aller au-delà de l’engrenage faîtière / syndicats. Il devrait situer la question sur un plan national. Convoquer à la suite de la faîtière des autorités en matières de sécurité, de gouvernance, d’économie, de relations internationales, de réconciliation, d’écologie de panafricanisme…
Pour parler de questions nationales et internationales. Il en tirera les conséquences qui s’imposent.
Aussi, pour réussir sa mission de garant moral de la société, il faudrait que la faîtière puisse anticiper en traitant les causes qui handicapent la cohésion nationale. À vouloir attendre que le ver ait totalement gangrené le fruit avant d’intervenir sur un sujet peut bien souvent fragiliser la crédibilité de la faîtière.
Le Burkina Faso est un bien commun. De la cohésion nationale dépend le futur du pays.
Mouvement Citoyen pour la Démocratie (MCD)
Sylvain OUEDRAOGO
(Porte Parole)