Les accusés dans le dossier du putsch manqué du 16 septembre 2015 au Burkina sont conviés à se présenter ce vendredi 25 mai 2018 devant le tribunal militaire pour la reprise de l’audience, qui avait été suspendue le 9 mai dernier pour permettre au Bâtonnier de l’ordre des avocats de commettre d’office des avocats pour huit inculpés, notamment le général Gilbert Diendéré, dont les conseils se sont déportés.
Débutées le 27 février 2018, les audiences du procès du coup d’Etat manqué perpétré par des officiers de l’ex-garde présidentielle (Régiment de sécurité présidentiel), dans lequel sont cités à comparaitre les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, ont été plusieurs fois suspendues, soit parce que les avocats de la défense ont quitté la salle d’audience, soit pour cause de déport de conseils. Toutes choses qui ont amené certains à se demander à quand l’examen au fond du dossier. Le 6 avril l’audience avait été également suspendue pour permettre de commettre des avocats pour douze accusés qui s’étaient retrouvés sans conseil.
Ce marathon judiciaire émaillé de suspensions constitue-t’il une stratégie pour la défense? En tout cas pour certains d’entre eux, notamment, Me Dieudonné Bonkoungou, conseil du général Bassolé, il n’en est pas une. Mais de déport en déport que se passera-t-il si l’on finit de faire le tour de tous les avocats du pays?
L’audience suspendue le 9 mai reprendra demain vendredi 25 mai, mais malgré l’impatience de certains pour l’évacuation rapide de ce dossier du putsch, il se pourrait bien qu’il y ait une autre suspension dès sa reprise pour permettre aux avocats nouvellement commis de prendre connaissance du dossier de plusieurs milliers de pages. A ce rythme, le débat sur le fond n’est pas pour maintenant.
Quelles que soient les stratégies de chaque partie prenante à ce procès, il faudrait bien qu’un jour le public puisse écouter ce que les différents accusés et les témoins cités ont à dire sur cette affaire du coup d’Etat qui a fait plus d’une dizaine de morts et de nombreux blessés. Le procès est ouvert, il faut y aller.
Par Daouda ZONGO