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Résilience éducative: Save The Children sauve des élèves à Kaya

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Un Espace temporaire d'apprentissage (ETA) construit par Save The Children à Kaya

Des bénéficiaires des interventions de Save The Children dans le domaine éducatif, ont témoigné, leur reconnaissance à l’ONG pour ses actions « louables » réalisées à Kaya, chef-lieu de la région du Centre-nord du Burkina Faso, lors d’une sortie de presse effectuée du 12 au 14 août 2024, dans le cadre de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, célébrée chaque 19 août. Cette année, le Burkina Faso la célèbre sous le thème: « Agir pour l’humanité ».

La Journée mondiale de l’aide humanitaire est célébrée le 19 août de chaque année en hommage à la mémoire des acteurs humanitaires qui travaillent pour le bien-être des communautés affectées, et, particulièrement, ceux qui ont perdu la vie dans l’accomplissement de leur mission. Cette sortie a permis aux journalistes de prendre connaissance des efforts consentis pour le bien-être des enfants et des communautés vulnérables en dépit des défis qui se présentent quotidiennement aux acteurs humanitaires.

Les parents des élèves et responsables de l’école accueillant l’équipe de Save The Children

Face aux attaques des groupes terroristes dans le Centre-nord du Burkina Faso, plusieurs centaines de personnes dont des élèves ont été obligés de fuir leurs localités d’origine pour Kaya, la capitale régionale. L’arrivée des flux massifs de déplacés provoque, au niveau de l’éducation, une augmentation du nombre des élèves qui cause du même coup un problème d’accessibilités à un enseignement de qualité.

Save The Children intervient sur plusieurs axes aux côtés des acteurs de l’éducation

La direction provinciale de l’éducation préscolaire et primaire dans le Sanmatenga a apprécié positivement les actions de Save The Children dans sa circonscription. Sur les volets accès, qualité et du pilotage de l’enseignement, l’ONG l’a accompagnée à travers la réalisation d’infrastructures scolaires. Save The Children renforce « les capacités des acteurs pour une bonne prise en charge des élèves déplacés internes. Quand ils (élèves) arrivent, il se pose le problème des effectifs larges et des niveaux disparates. Dans ce cas, il faut que l’enseignant soit outillé suffisamment pour prendre en charge ces enfants-là », a affirmé le Directeur provincial éducation de Sanmatenga, Barkibila Sawadogo.

Le directeur provincial de l’éducation préscolaire et primaire dans le Sanmatenga, Barkibila Sawadogo

L’organisme, dont la cible première est l’enfant, les accompagne aussi par l’éducation à travers la radio et bien d’autres, a poursuivi M. Sawadogo, notant qu’il y a aussi les formules SSAP (Stratégie de Scolarisation Accélérée Passerelle). Cette formule vise à prendre en charge les enfants hors classe ou qui avaient décroché ailleurs et qu’ils peuvent renforcer leur niveau en sept ou neuf mois pour qu’ils réintègrent les classes normalement et dans le système éducatif. « On notera grandement aussi l’appui en kits scolaires qui est courant. Lorsque nous avons des alertes, Save The Children vole à notre secours », a-t-il poursuivi.

En dehors de l’accès et du renforcement des capacités des acteurs de l’éducation dans le Sanmatenga, M. Sawadogo a souhaité que leur partenaire mette aussi l’accent sur le pilotage en les accompagnant. « Cette année par exemple, au moment des examens scolaires, nous avons des difficultés pour traiter les données à cause de l’état défectueux ou insuffisant de nos appareils. Les ordinateurs n’étaient pas vraiment puissants pour recevoir le logiciel », a fait savoir le DP éducation de Sanmatenga.

Un plan large de l’ETA

Des ETA pour soulager les élèves

En vue de soutenir la résilience des écoles dans le Sanmatenga, construit des Espaces temporaires d’apprentissage (ETA). C’est l’exemple de la Circonscription d’éducation (CEB) de Kaya 2 où l’organisme a construit à l’école Communale « B », un ETA. A l’occasion de la commémoration de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, une équipe de l’ONG qui défend les droits de l’enfant à travers le monde, accompagnée par la star burkinabè de la musique, Alif Naaba, ambassadeur de bonne volonté pour Save The Children, est venue constater la réalisation de l’organisme privé indépendant à but non lucratif.

L’ambassadeur de bonne volonté dévoué aux causes des plus vulnérables, particulièrement celles des enfants, Alif Naaba, a dit être venu toucher du doigt des infrastructures de Save The Children à l’approche de l’année académique qui s’annonce. Il a qualifié la réalisation de « joyau ultra-moderne en termes d’ETA » qui permettra d’accueillir temporairement des élèves. Alif Naaba a dit être venu aussi pour comprendre les problématiques rencontrées par les acteurs de l’éducation et leurs partenaires sur le terrain.

Alif Naaba, ambassadeur de bonne volonté

« Depuis que Save The Children est au Burkina, il y a eu beaucoup de choses et nous avons fait pas mal de missions qui nous ont permis de voir le travail et son impact sur le terrain. Les réalisations sont directement adressées aux enfants », a-t-il déclaré face aux journalistes avant de saluer le 19 août qui est, pour lui, « une journée hyper importante », parce qu’elle permet de rendre hommage aux acteurs humanitaire également. « Save The Children fait beaucoup de choses dans tout le pays en accompagnant les élèves, en faisant en sorte que chaque enfant ait un droit pour profiter dignement et de manière humaine à la vie dont une instruction de qualité », a salué celui que ses mélomanes ont surnommé le « Prince aux pieds nus » dont le rayonnement dépasse les frontières burkinabè.

Le promoteur des Rencontres Musicales Urbaines (REMA) a tiré son chapeau et lancé un appel à l’endroit de tous les acteurs humanitaires et des partenaires de Save The Children à faire en sorte que le Burkina Faso retrouve sa « dignité » et que les enfants puissent avoir leurs droits dans la dignité. S’adressant aux enfants, Alif Naaba leur a rassuré qu’il est là avec des organismes comme Save The Children pour faire sa part et accompagner l’Etat afin que leur épanouissement soit une réalité. « Nous mettrons tout en œuvre pour qu’ils grandissent dans un environnement sain à même de leur permettre d’avoir un meilleur avenir ».

Un briefing sur l’ETA fait à l’équipe de la sortie de Save The Children

« La réalisation des ETA ont permis d’augmenter la capacité d’accueil des élèves »

L’intervention de Save The Children a apporté beaucoup de soulagement au niveau de l’école à Kaya 2, précisément au niveau de l’école Communale « B ». « La réalisation des Espaces temporaires d’apprentissage (ETA) ont permis d’augmenter la capacité d’accueil des élèves. A l’école Communale B, les effectifs depuis quatre à cinq ans ont grimpé avec l’arrivée des déplacés », a signifié le Chef de la Circonscription d’Education de Base (CCEB), de Kaya 2, Souleymane Soré qui a relevé qu’il fallait alors avoir d’autres infrastructures pour permettre d’absorber le flux d’enfants qui arrivaient.

M. Soré a précisé qu’au niveau de la CCEB de Kaya 2, ils sont « à près de 40 000 élèves et les déplacés sont au tour de 30 000. Si fait que la réalisation des ETA a permis de recevoir tous ces enfants-là. Grâce aux ETA, à Kaya, même s’il y a toujours quelques enfants qui sont hors écoles, ils ne sont pas nombreux », a-t-il apprécié. Il a par la suite confié que, chaque année, Save The Children appuie leurs écoles avec « des kits scolaires qui viennent toujours à point nommé » parce que malgré ce qu’ils reçoivent, à savoir le cartable minimum en termes de fournitures, le besoin est toujours là. « Par l’action de Save, il vient renforcer la résilience de ces élèves en termes de participation et des prises de notes », a-t-il dit.

Le Chef de la Circonscription d’Education de Base (CCEB), de Kaya 2, Souleymane Soré

Le CCEB de Kaya 2, a lancé un appel à la mobilisation de tous les acteurs de l’éducation, notamment l’Etat et ses partenaires, car l’éducation est le fondement et la base de tout développement. « Partant de ce fait, si rien n’est fait, dans dix ans, ces enfants vont se retrouver dans la rue et qui ne sauront où aller ou quoi faire. C’est beaucoup d’enfants dont l’âge est compris entre sept et quinze ans aujourd’hui qui sont dans nos écoles. Un enfant qui n’est pas éduqué, ni formé, est un danger en latence pour toute la société », a-t-il averti.

« Avant même l’arrivée des déplacés, les effectifs étaient déjà pléthoriques »

Comme bon nombre de bénéficiaires, Joachim Sawadogo est le président de l’Association des parents d’élèves (APE) de l’école Communale « B » qui a bénéficié de l’ETA de trois classes avec de nouveaux tables-bancs déjà disposés dans les salles. Il a remercié Save The Children venu les sauver. « Ils sont venus essuyer nos larmes parce qu’avant même l’arrivée des déplacés, les effectifs étaient déjà pléthoriques. Mais grâce à leurs ETA, ceux qui étaient là comme ceux qui viennent d’arriver, chacun a eu de la place pour être scolarisé. Nous prions le Tout Puissant que le pays retrouve sa quiétude d’antan », a déclaré Joachim Sawadogo.

Joachim Sawadogo, président de l’Association des parents d’élèves (APE) de l’école Communale B

Le président de l’APE de l’école Communale « B » a souhaité que même après cette période d’insécurité, que ces genres de projets portés par l’ONG puissent être reconduits afin qu’ils soient pérennisés pour l’efficacité de l’enseignement. « Avant même l’insécurité, les effectifs des classes varient entre 70 à 90 enfants par classe. Vous conviendrez bien avec moi que si un enseignant gère une classe de 50 élèves, c’est plus paisible qu’une autre de 70 élèves, voire plus. Donc, saluons Save The Children et ses partenaires qui nous viennent constamment en aide », a-t-il exprimé sa reconnaissance.

Sur 23,2 millions de dollars de besoins exprimés, Save The Children ne dispose que 7 millions de dollars au 1er semestre 2024

Alassane Nouroudine, Responsable à la préparation humanitaire à Save The Children, a précisé que leurs interventions prennent en compte six thématiques. C’est en fonction de cela que l’ONG a exprimé ses besoins qui demandaient un financement total de 23,2 millions de dollars pour l’année 2024, soit près de 14 milliards FCFA. Mais, pour ce premier semestre de l’année en cours, l’organisme n’a pu récolter que 7 millions de dollars, soit un peu plus de 4 milliards FCFA. 

Alassane Nouroudine, Responsable à la préparation humanitaire à Save The Children

« Au 1er semestre 2024, on a touché au total 47 666 bénéficiaires directement dont 33 420 sont des enfants. Pour ce total, l’éducation fait 42,7% et la santé, nutrition et gratuité des soins fait 41,52% », a-t-il détaillé, notant que de manière indirecte, les actions de Save The Children ont atteint « 285 996 personnes ».

« On est à environ sept millions de dollars, mais notre cible pour cette année en cours est de 23,2 millions de dollars », a affirmé M. Nouroudine qui se prononçait sur les fonds de la structure. Cela montre que l’ONG est toujours loin de ce qu’il s’est fixé comme objectif pour pouvoir accompagner les personnes qui sont dans le besoin. « On n’est même pas à 50% de ce qu’on veut pour aider les populations », a-t-il soupiré.

Il a rappelé qu’en 2023, « 84 650 personnes ont été touchées en sécurité alimentaire ». Il a expliqué aussi que les interventions de Save The Children se font en fonction des ménages qui, selon leurs critères, compte pour chaque ménage, « en moyenne six personnes ».

Par Bernard BOUGOUM