Deux professeurs de lycée, tous enseignants d’anglais, ont exprimé leur ras-le-bol face «aux mauvais résultats» des élèves aux examens scolaires. C’était à l’occasion de la proclamation des résultats du premier tour de l’examen du baccalauréat session 2022 au Lycée Marien N’Gouabi de Ouagadougou, intervenue, le jeudi 30 juin 2022.
Oumarou Sanfo et Boukary Ouédraogo sont tous les deux professeurs d’anglais, respectivement au Lycée Marien N’Gouabi et au Lycée municipal Bambata de Ouagadougou. A l’occasion de la proclamation des résultats du premier tour de l’examen du baccalauréat session 2022 au Lycée Marien N’Gouabi, centre de composition, les deux enseignants se sont indignés de l’attitude de certains élèves qui «négligent» certaines matières à l’école.
Ce comportement, selon ces encadreurs, impacte sur les résultats de ce type d’élèves aux examens scolaires. Dans un témoignage fait à un journaliste de Wakat Séra, ils expliquent les difficultés qu’ils rencontrent dans leur matière avec leurs élèves de la série G2. A en croire nos deux interlocuteurs, les élèves de cette série négligent l’anglais qui est pourtant une matière importante pour leur formation.
«Il n’y a pas de professeurs qui souffrent plus que nous qui enseignons l’anglais en série G2. Pour mobiliser les élèves pour qu’ils puissent suivre les cours, c’est tout un problème», exprime avec lassitude Oumarou Sanfo, professeur d’anglais au Lycée Marien N’Gouabi.
«Ils négligent la matière, ils viennent quand ils veulent. Sur 70 élèves, le nombre de présents n’excède pas parfois 25. Et parmi ces 25, si tu as une dizaine qui participe activement au cours c’est déjà bien», fait savoir M. Sanfo, qui souligne que l’anglais est pourtant une matière capitale pour les élèves de la série G2, qui le composent à l’écrit et à l’oral, et qui revient au second tour à l’examen du BAC. Il ajoute qu’ils ont aussi la possibilité de choisir l’anglais comme filière à l’Université.
«Cela montre en quoi c’est une matière importante, mais qui se retrouve être la plus négligée par ces élèves», renchérit son collègue Boukary Ouédraogo, qui enseigne l’anglais au Lycée Municipal Bambata.
«C’est malheureux!», regrette-il, avant de soutenir que pour des techniciens, de futurs économistes, comptables, l’anglais est incontournable. «Pour moi, les résultats, ce n’est pas une grosse surprise», conclut M. Ouédraogo.
Ce professeur d’anglais qui se plaint des mauvais résultats de plus en plus réalisés aux examens scolaires par les élèves, indique qu’il y a deux problèmes à la base.
Le premier, selon lui, est lié à la technologie qui a pris beaucoup de temps des élèves. «Ils ne savent pas l’utiliser. S’ils l’utilisaient à bon escient, elle leur aurait pu être profitable», note-t-il.
«Le deuxième problème est que ces élèves ne croient pas à ce qu’ils font et n’y accordent pas grande importance», fait savoir Boukary Ouédraogo. Il relève qu’une grande part de responsabilité dans cette situation revient aux parents, qui ne suivent pas leurs enfants.
«Certains ont même peur de leurs enfants. Ils ne peuvent donc rien leur faire. Cela devient une lourde charge pour nous enseignants», déplore l’encadreur. Pour lui, pour trouver une solution à cette situation, chacun doit assumer les responsabilités qui sont les siennes.
«Il est par exemple difficile d’empêcher les enfants d’apporter leurs téléphones à l’école. Il arrive aussi de voir des enfants qui passent avec une moyenne de 7/20. En fait, dans un établissement x où il doit redoubler, on part l’inscrire dans un autre établissement en classe supérieur. Et on s’étonne des résultats réalisés en terminale à l’examen. Non, ça ne marche pas comme ça», tranche notre interlocuteur qui appelle de tous ses vœux un changement de comportement de la part des élèves et à plus de responsabilités à assumer pour les enseignants et surtout pour les parents d’élèves pour de meilleurs résultats scolaires.
Par Siaka CISSE (Stagiaire)