Le leader de l’opposition politique burkinabè, Zéphirin Diabré, a souhaité face à la presse mardi 22 juillet 2019 que pour le retour des exilés politiques, il y ait des « discussions préalables » entre les politiques et les gouvernants, en vue de mieux gérer la situation qui est « difficile ».
Le débat autour du retour des exilés politiques du Burkina Faso préoccupe l’opposition comme bon nombre de citoyens, depuis les évènements socio-politiques de 2014 et 2015 qui se caractérisent par une insurrection populaire et un coup d’Etat manqué. Pour le regroupement de 34 partis affiliés au Chef de file de l’opposition (CFOP), l’un des aspects importants de la réconciliation nationale « est le retour des Burkinabè exilés » pour des raisons politiques.
Mais l’opposition, il appartient au gouvernement et au chef d’Etat avec l’ensemble des forces sociales et politiques d’amorcer une démarche. « Vous savez c’est un débat compliqué parce que jusque-là quand on l’évoque, certains disent ah oui, mais on n’a chassé personne, ils peuvent revenir », a affirmé » le leader de l’opposition. « Mais quand on fouille, on creuse, on se rend bien compte que c’est plus compliqué que cela », a réagi Zéphirin Diabré.
« Si aujourd’hui par exemple, le président Compaoré (forcé de démissionner en 2014, NDLR) dit, jeudi matin, je prends l’avion et je viens à Ouagadougou, sans qu’aucune discussion et aucune disposition n’ait été prise, vous croyez que ça va être possible et facile ? Comment est-ce qu’on gère la situation politique que ça va créer ? », s’est-il interrogé.
C’est pourquoi il pense que « ceux-là qui disent parfois avec un certain mépris qu’on n’a chassé personne, devraient réfléchir par deux fois avant de sortir ces termes ». Pour un retour dans la quiétude pour tous, « il y a forcément non seulement un dialogue à avoir, mais aussi des dispositions à prendre et je suis très heureux du fait que le Premier ministre (Christophe Dabiré) a dit que si le président Blaise Compaoré et d’autres exilés politiques décidaient de revenir, on discutera un peu pour que des modalités soient prises ».
Par Bernard BOUGOUM