Le président des Etats-Unis, John Donald Trump, a annoncé, vendredi 29 mai 2020, qu’il mettait fin à la relation entre son pays et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Cette décision n’est pas sans conséquence pour les pays pauvres qui verront leurs programmes de santé, financés par l’OMS, l’agence des Nations Unies (ONU) pour la santé publique, menacés.
En rompant avec l’OMS en pleine pandémie, les Etats-Unis, premier contributeur, privent l’Organisation d’une part essentielle de son maigre budget et menace des programmes de santé dans les pays les plus pauvres, selon certains médias.
En effet, la contribution américaine va essentiellement en Afrique et au Moyent-Orient. Environ un tiers de ces contributions cofinancent les opérations de lutte contre les urgences sanitaires, le reste étant d’abord consacré aux programmes d’éradication de la poliomyélite, à l’amélioration de l’accès aux services de santé et à la prévention et la lutte contre les épidémies.
Le président américain accuse l’organisation onusienne de se montrer trop indulgente avec la Chine. Depuis le début de la pandémie, le locataire de la Maison Blanche répète que le lourd bilan du Covid-19 (plus de 362 000 morts à travers le monde dont 102 201 aux Etats-Unis) aurait pu être évité si la Chine avait agi de manière responsable dès l’apparition du virus dans la ville de Wuhan.
Donald Trump a aussi menacé de rompre toute relation avec la Chine et a assuré qu’il ne souhaitait plus, pour l’heure, parler à son homologue, Xi Jinping. Mais, Pékin a toujours nié les accusations de l’Administration Trump et assure de son côté avoir transmis le plus vite possible toutes les informations à l’OMS.
La décision de Donald Trump constitue « un sérieux revers pour la santé mondiale », a jugé le ministre allemand de la Santé, Jens Spahn, ce samedi 30 mai. Il a souligné la nécessité de réformer l’institution et insisté sur le fait que l’UE devait « s’engager plus » financièrement. C’est pourquoi il a souligné que renforcer le rôle de l’Europe dans l’organisation serait l’une des priorités de l’Allemagne qui prend le 1er juillet la présidence tournante de l’UE.
Par Bernard BOUGOUM