Le roi est mort ce soir! Alors que le dernier rebond du ballon rond venait de mettre fin à la coupe du monde Qatar 2022, le roi du football pousse son dernier soupir en ces derniers jours de l’année 2022! Oui le roi Pélé s’est éteint à 82 ans! Après avoir donné trois coupes du monde au Brésil, le pays où le football est une véritable religion, Edson Arantès do Nascimento perd son ultime combat contre cet impitoyable cancer du colon qui lui a été diagnostiqué en 2021 et lui a fait passer de fréquents séjours dans les hôpitaux. Pourtant, tout comme de ces dribles déroutants il donnait le tournis aux meilleurs défenseurs du monde, le magicien du football a essayé de déstabiliser ce mal qui le rongeait et qui finalement a été plus fort que la légende du football.
Et bien que préparés à cette disparition par une communication idoine, les Brésiliens se sont effondrés sous cette chape de plomb tombée sur eux ce jeudi. Mais les Auriverdes à la tunique 5 Etoiles, ne sont pas les seuls orphelins du monument, pour l’instant indéboulonnable du football. Leurs voisins argentins qui viennent de décrocher leur troisième étoile mondiale et la France qui, sur le fil, elle est restée sur ces deux étoiles, pleurent également l’idole des Africains, l’icône du football mondial.
Combien sont-ils ces millions de jeunes africains qui se faisaient appeler «Pélé» ont tous porté, le temps de ces parties passionnantes disputées dans la rue, ou sur des terrains de fortune du quartier ou de l’école primaire, courant souvent derrière une balle de chiffons rassemblés, s’essayant aux feintes et cherchant à marquer des buts spectaculaires comme le «10» le plus célèbre de l’histoire? Parmi cette myriade d’enfants africains qui ne rêvaient que de monter aussi haut que le «Trésor national» du Brésil, deux ont tout de même réussi à porter, au haut niveau, le surnom probablement le plus populaire sur la planète. En effet, l’ancien international ghanéen, Abedi Ayew, grand dribleur devant l’Eternel et le président de la Fédération nigérienne de football, le sympathique colonel-major, Hamidou Hima Djibrilla, portent bien ce surnom de «Pélé» dans leurs pays respectifs.
Pélé, le vrai, l’original comme le diraient les commerçants vantant leurs produits sur les marchés africains, lui, n’avait que 17 ans lorsqu’il a charmé et même mystifié la planète entière, en gagnant son premier trophée mondial en 1958, coupe qui en appellera deux autres en 1962 et 1970. Certes après lui, alors qu’il a raccroché définitivement les crampons à 37 ans, le football connaîtra d’autres prodiges comme l’Argentin Diego Maradona de qui à la mort, Pélé a dit qu’il espère jouer avec lui au paradis. L’autre Argentin Lionel Messi, le Portugais Cristiano Ronaldo, le Français Kylian Mbappé et le Brésilien Neymar qui éclaboussent actuellement le foot de leur immense talent, ne sont pas moins des «Pélé» d’aujourd’hui. Mais pourront-ils jouir, un jour, de cette aura qui fait d’Edson Arantes do Nascimento, le seul Pélé, l’unique roi du Ballon rond? Question à un Réal brésilien!
Ainsi la disparition du Roi Pélé, car en Afrique «les morts ne sont pas morts», a pratiquement mis sous l’éteignoir, des sujets d’actualité aussi importants que le jugement des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali qui se poursuit ce vendredi, le retour en prison du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana accusé de fomenter un coup d’Etat contre le capitaine Ibrahim Traoré, l’actuel homme fort du Burkina et toujours dans notre pays, ce manque d’essence Super 91 dans les stations-services et qui met la capitale Ouagadougou en transe, et la campagne pour les élections législatives béninoises prévues pour le 8 janvier 2023.
Le roi est mort, vive le roi! Chapeau bas, l’artiste aux pieds magiques! Les Africains se souviendront toujours de toi, grand champion noir qui a dominé le football mondial!
Par Wakat Séra