Le ministre burkinabè de l’Economie, des Finances et du Développement, Hadizatou Rosine Coulibaly/Sori a fait savoir, ce mardi 5 juin 2018 face à la presse à Ouagadougou, que l’Etat « continuera à payer les salaires des agents », mais affirme qu’elle « ne sait pas jusqu’à quand » cela sera possible « si les agents ne travaillent pas ».
Depuis un certain temps on assiste à des revendications tous azimuts des agents de l’Etat entrainant ainsi des arrêts de travail. C’est le cas de la Coordination des syndicats du ministère en charge de l’Economie et des Finances qui après une grève de cinq jours a enchainé avec des sit-in, exigeant la satisfaction de leur plateforme revendicative de sept points. Ces mouvements de revendications entravent le bon fonctionnement des services publics, selon le gouvernement.
A l’allure où vont les choses, le ministre Coulibaly se demande jusqu’à quand l’Etat pourra payer les salaires « si les agents des recettes ne travaillent pas ».
Selon le porte-parole du gouvernement, Rémi Dandjinou, « des discussions sont en cours » pour trouver des solutions. Et sur les revendications de la Coordination syndicale du ministère de l’Economie et des Finances, il confie que sur les sept points revendicatifs, cinq sont sur lesquels il y a eu « des accords » et il « reste plus ou moins à (les) formaliser ».
« Sur les deux points délicats un est en cours de négociation et en cours de discussion avec l’Unité d’action syndicale », a poursuivi M. Dandjinou, invitant chacun à jouer sa partition et « de garder à l’esprit que notre budget doit servir au développement commun ».
« Nous ne voulons pas d’opposition frontale, nous cherchons à sortir d’une crise qui pénalise tout le monde », a-t-il rassuré.
Pour résoudre les questions de rémunération des agents de l’Etat et amoindrir les revendications, le président du Faso Roch Kaboré a annoncé, fin 2017, une réforme du système de rémunération. A cet effet, une conférence sur les rémunérations est prévue du 12 au 14 juin 2018.
« Tous les agents de la Fonction publique auront un statut particulier pour ce qui est des droits et obligations », a laissé entendre le ministre en charge de la Fonction publique, Séni Ouédraogo, pour qui, « il n’y aura pas d’approche sectorielle dans les indemnités, mais une approche globale qui vise l’équité et la cohésion ».
Par Daouda ZONGO
