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Sahel/Paix et cohésion sociale: les meilleures productions journalistiques burkinabè récompensées

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Oumarou Konaté de Minute.bf remporte le 1er prix de la Presse en Ligne

Les meilleures productions journalistiques en faveur de la paix et de la cohésion sociale au Sahel entrant dans le cadre de la troisième édition de « Initiative paix au Sahel », ont été récompensées au cours d’une soirée de distinction, le vendredi 13 septembre 2024, au Centre national du Cardinal Paul Zoungrana, à Ouagadougou. Au total, 45 œuvres dont 9 en presse écrite, 16 en presse en ligne, 16 en radiodiffusion et 4 en télé ont été enregistré à cette édition.

La troisième édition de « Initiative Paix au Sahel » s’est refermée le vendredi 13 septembre 2024. Plusieurs dizaines de personnes des officiels, des partenaires de l’évènement, des acteurs du monde des médias, des responsables des structures étatiques ou privées, ont été témoins à Ouagadougou, de la soirée de récompenses des meilleures œuvres journalistiques qui ont fait la promotion de la cohésion et du bon vivre-ensemble au Burkina Faso, un pays éprouvé depuis près de dix maintenant, par des attaques des groupes armés terroristes qui écument le Sahel.

Le jury a fait une mention spéciale aux productions de la Presse en Ligne

Cette année, il y a eu « 45 œuvres contre 31 l’année dernière, soit un taux d’augmentations des candidatures à 33% », a révélé la présidente du jury, Mathilde Nyaméogo qui a félicité, par ailleurs, les candidats pour leur contribution à la promotion de la paix et de la cohésion sociale à travers leurs plumes, micros et caméras. Elle les a félicités également pour la qualité de leurs productions, notamment, une nette amélioration constatée au niveau des productions de la presse en ligne qui a eu d’ailleurs la meilleure note. Ce sont 12 prix officiels et quatre autres spéciaux qui ont été décernés aux femmes et hommes de média dans quatre catégories à savoir la télévision, la radio, la presse écrite et la presse en ligne.

Les membres du jury

Cependant, le jury a déploré, « le non-respect des formats par certains candidats et la non-précision du genre dans certaines catégories ». « Il y a (aussi) le dépôt hors délais de certaines œuvres et par moment, des titres qui n’accrochent pas », a poursuivi Mme Nyaméogo qui a indiqué que dans le sens d’améliorer les productions pour les éditions prochaines, le jury a fait des recommandations.

En ce qui concerne la presse écrite et en ligne, le jury recommande « d’améliorer les attaques, les transitions et que les copies mises à sa disposition soient d’une qualité à permettre une visibilité des photos et autres illustrations qui font partie intégrante des articles soumis à compétition ».

Pour les œuvres audiovisuelles, le jury recommande « le respect des formats 13 minutes et l’amélioration de la qualité des sons et de l’image ». Les membres de jury ont également recommandé à la Commission épiscopale Justice et Paix qui organise l’évènement à renforcer la communication, surtout les conditions de participation et d’élaboration une fiche d’inscription à l’endroit des candidats en compétitions comportant la catégorie des œuvres et du genre, les formats des productions audiovisuelles et le nombre de pages pour la presse écrite et le nombre de mots pour la presse en ligne, ainsi que la date de diffusion ou de publications de l’œuvre dans un média.

Une vue des officiels à la cérémonie de remise des prix aux journallistes

Des autorités s’engagent à travailler au renforcement de l’évènement

Les autorités dont les représentants de madame le ministre de l’Action humanitaire et de la Solidarité et du Conseil supérieur de la Communication (CSC) ont félicité l’initiative et invité les journalistes à s’intéresser davantage à la problématique du bon vivre-ensemble au Burkina Faso. La représentante de la Commission nationale des droits humains (CNDH) s’est engagée à plaider auprès des ONG et autres structures non étatiques à soutenir le projet qui a tout son sens actuellement quand on sait que les pays du Sahel sont traversés par la crise sécuritaire avec ses corolaires dont les conflits multiformes.

Des lauréats apprécient l’initiative

Oumarou Konaté, journaliste de Minute.bf est le lauréat qui a remporté le 1er prix dans la catégorie Presse en Ligne avec son œuvre, un portrait intitulé: « Burkina : A Sanyiri, Jeanne Lompo tisse la toile de l’espérance avec des femmes déplacées internes ».  Il nous exprime ses sentiments après son sacre. « C’est une grande satisfaction et une grande fierté également pour moi d’avoir reçu ces prix. Cette distinction, je le dédie à toute la rédaction de Minute.bf, aux collègues et à tous les journalistes du Burkina Faso qui malgré le contexte difficile continuent de faire leur travail, de se battre pour promouvoir la paix, la cohésion sociale et toutes les valeurs qui fondent notre vivre-ensemble ».

Asmaho Dao Kaboré recevant son prix dans la catégorie télévision

Il a dit qu’il a réalisé ce portrait avec une femme qui se bat aux côtés des femmes déplacées internes à Sanyiri. Le portrait met en avant le « patriotisme » de cette dernière qui a décidé de se rendre utile pour la nation qui traverse des moments difficiles, a-t-il fait savoir, se réjouissance que de par son travail, il a contribué d’une certaine manière à faire la promotion des activités menées par ces filles déplacées internes dans ce centre.

Journaliste aux Editions Sidwaya, Abdoul-Razack Emile Segda, a remporté le 1er prix dans la catégorie Presse Ecrite avec son reportage: « Tolérance religieuse : un catalyseur de la cohésion sociale au Centre-nord ». Il a dit être animé d’un sentiment de joie et d’interpellation en tant que journaliste. Ces prix de l’Initiative Paix au Sahel visent à « nous dire que dans cette situation actuelle, nous devons redoubler beaucoup d’efforts pour être des journalistes sensibles aux conflits et contribuer à la promotion de la paix et du vivre-ensemble au sein de nos communautés », a affirmé Emile Segda qui n’est pas à sa première distinction dans ce domaine.

Emile Segda des Editions Sidwaya recevant son prix

« Nous devons être des journalistes différents du journalisme des « mille collines » que nous avons tous connu. Nous devons surtout faire en sorte que la paix revienne afin que le journalisme lui-même puisse faire son travail comme il se doit parce qu’actuellement nous sommes réduits aux grandes villes alors que c’est dans les recoins qu’on peut avoir le maximum d’informations », a-t-il poursuivi, déplorant que la crise sécuritaire et humanitaire contraint parfois les journalistes à recolter leurs informations depuis les bureaux.

Photo de famille des lauréats de la 3e édition de Initiative Paix au Sahel

La Commission épiscopale Justice et Paix (CJP-Burkina), depuis 2022, organise, dans le cadre de l’Initiative Paix au Sahel, le Prix du Journalisme sur la Paix et la Cohésion Sociale (PJPCS). Ce prix intervient à la suite d’une série d’activités réalisées avec les hommes et femmes de médias depuis 2021, notamment, « le renforcement de capacités sur la thématique du journalisme sensible aux conflits ; la mise en place d’un réseau de journalistes et communicateurs de l’Initiative et l’élaboration d’un guide harmonisé pour les journalistes et communicateurs ».

Ces différentes actions visent à renforcer davantage l’engagement des hommes et femmes de médias dont l’implication est essentielle pour la promotion de la paix et de la cohésion sociale. Il vise à récompenser les œuvres des journalistes burkinabè travaillant dans des organes de presse burkinabè reconnus. Les catégories de médias concernés sont la radio, la télévision, la presse écrite et la presse en ligne.

Palmarès prix officiels

Presse en ligne

1er Konaté Oumarou de Minute.bf, avec une note de 17/20 pour son article intitulé : « Burkina : A Sanyiri, Jeanne Lompo tisse la toile de l’espérance avec des femmes déplacées internes »

2e Nanema Hamed de Lefaso.net, avec une note de 15,62/20 pour son article intitulé : « La communication non violente : l’arme redoutable de Téné Thérèse Hien/Soma pour une paix et une cohésion sociale durable »

3e Kaboré Kiswendsida Jules César de Burkina 24, avec une note de 15,50/20 pour son œuvre intitulée : « Agriculture hors-sol dans la région du Centre-Nord : Ces femmes déplacées qui refusent la précarité »

 Presse écrite

1er Segda Emile Abdoul-Razack des Editions Sidwaya avec une note de 16,50/20 pour son reportage : « Tolérance religieuse : un catalyseur de la cohésion sociale au Centre-nord »

2e Sedgo Adama des Editions Sidwaya avec 15/20 pour son reportage : « Ferme agro-écologique polyvalente de Moundasso : déplacés internes et populations hôte vivent en famille »

3e Sama Touwendsida Hugues Richard de l’Observateur Paalga avec la note de 14,87/20 pour son article : « Rentrée scolaire dans le Centre-nord : chasse croisée contre l’ignorance »

Amandine Lalsaga recevant son prix

 Presse audiovisuelle

Télévision

1er prix, Aminata Asmaho Kaboré de C360 avec sa production : « La paix, un vœu au-delà des considérations »

2e prix, Amandine Lalsaga de la RTB : « Femmes déplacées internes, les voix de la résilience »

3e prix, Karim Bikienga de la RTB avec son œuvre : « Règlement de différend, ces mécanismes intemporels »

 Radiodiffusion

1er prix, décerné à Anastasie Sawadogo de la radio Notre dame de l’espérance de Kongoussi

2e prix, Xavier Bélemgnégré, Radio RTB Ouahigouya

3e prix, Rasmata Ouédraogo de la RTB Fada

Prix spéciaux

Télévision

Lalsaga Amandine de la RTB Télé : « Femmes déplacées internes, les voix de la résilience »

Radiodiffusion

Simporé Sibiri Charles de la RTB Radio : « Sécurité alimentaire des PDIs dans la région du Sud-Ouest : Quand les autorités coutumières et religieuses s’impliquent »

Presse écrite

Sego Adama des Editions Sidwaya : « Ferme agro-écologique polyvalente de Moundasso : déplacés internes et populations hôte vivent en famille »

Presse en ligne

Konaté Oumarou de Minute.bf : « Burkina : A Sanyiri, Jeanne Lompo tisse la toile de l’espérance avec des femmes déplacées internes »

Les lauréats classés premier repartent chacun avec un trophée, une attestation et un chèque de 500 000 FCFA. Leurs poursuivants directs que sont les lauréats classés deuxième gagnent chacun une attestation et un chèque de 300 000 FCFA. Les journalistes classés en troisième position, repartent chacun avec une attestation et un chèque de 200 000 FCFA. A noter que les prix spéciaux ont financés par Oxfam pour un montant global d’un million FCFA.

Par Bernard BOUGOUM