Des membres sanctionnés du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), conduits par Léonce Koné ont animé une conférence de presse ce 21 octobre à Ouagadougou. Ils annoncent accepter revenir dans les rangs, conformément aux recommandations de Blaise Compaoré, mais ne renoncent pas au soutien à la candidature de Kadré Désiré Ouédraogo. Pour Salia Sanou, l’un d’eux, « le CDP n’est pas la boutique de Eddie ».
« Nous sommes sanctionnés, mais personne ne nous a dit de ne pas soutenir Kadré Désiré Ouédraogo. Nous, notre position est que nous allons toujours soutenir Kadré Désiré Ouédraogo », ont déclaré Léonce Koné et 22 autres qui avaient été sanctionnés à l’issue d’un congrès extraordinaire de leur parti le 22 septembre dernier.
Aussi, ils ont fait savoir qu’ils n’ont pas de « préalable avant de rejoindre le parti », précisant que « le président d’honneur l’a demandé et nous allons nous y conformer. Nous sommes dans l’attente d’un congrès pour lever les sanctions ». Ils disent s’engager à retirer, pour leur part, les recours déposés à la justice.
Pour eux, la désignation du candidat à la présidentielle est le problème et c’est cette désignation qui mettra fin à la crise.
Ils ont aussi expliqué qu’ils n’ont pas de problème particulier avec Eddie Komboigo, mais avec la gouvernance du parti : « Il oriente le parti pour être le seul présidentiable, alors que le CDP regorge de cadres capables de porter le flambeau lors des consultations », ont-ils fait savoir face à des journalistes.
Selon, l’ancien maire de Bobo-Dioulasso, Salia Sanou, « Personne n’a des problèmes avec Eddie, c’est lui qui a des problèmes avec les gens. Il est en train de chasser toutes les personnes engagées pour mettre des gens qu’on ne connait même pas ». M. Sanou soutient qu’ à Toussiana, une localité relevant du Houet, le président du CDP « a enlevé le responsable et mis quelqu’un d’autre. Ce dernier est toujours un conseiller MPP, mais il lui a dit d’attendre la fin de son mandant pour exercer ».
Visiblement remonté, il a avancé que « le CDP n’appartient pas à Eddie, ce n’est pas sa boutique ! Il n’a pas le droit d’enlever qui il veut et mettre qui il veut. Nous voulons gagner les élections parce que nous ne voulons pas retourner dans l’opposition. Le parti c’est son vélo de course et les autres ont aussi leur vélo. Chacun essaie d’arranger son vélo pour pouvoir bien courir, or lui il est entrain de démonter le sien. Nous reconnaissons Eddie comme le président du parti, mais il faut qu’il respecte les textes ».
Au cours des échanges avec la presse, il est ressorti que Boureima Badini, qui avait démissionné « par solidarité aux exclus », a adressé une correspondance à la direction du parti pour sa réintégration et que Kadré Désiré Ouédraogo le fera aussi au moment qu’il aura estimé opportun, face à l’évolution de la situation.
Par Boureima DEMBELE