Le président du parti au pouvoir au Burkina, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), Salifou Diallo a affirmé dimanche 2 juillet, que le projet de loi sur l’allègement des procédures d’exécution du programme de projets Partenariat public-privé, sera voté et que « personne n’empêchera » son adoption prévue le lundi 3 juillet, lors d’un point de presse à Ouagadougou.
« Personne ne va nous empêcher de voter cette loi. On (l’opposition) menace de descendre dans la rue, mais personne n’a le monopole de cette rue », c’est en ces termes que le premier responsable des partis de la majorité présidentielle, Salifou Diallo s’est exprimé, invitant la population à soutenir le projet de loi qui est décrié par l’opposition.
M. Diallo « en appelle à la vigilance des populations afin de ne pas se laisser distraire par des propos mensongers et populistes de politiciens aux abois ».
Pour lui, cette loi sera adoptée par l’Assemblée nationale, demandant au gouvernement « d’aller très vite dans la réalisation » des 38 projets entrant dans le cadre de ce texte.
Avec une somme de « 1 780 milliard FCFA », le projet de loi qui allégera les procédures de contractualisation dans le domaine des Partenariat public-privé, permettra la construction, entre autres, des hôpitaux, de collèges, des cités universitaires, l’acquisition d’ambulances, la réalisation de forages, d’une unité de fabrique de vaccins pour animaux et la mise en place d’une unité de montage de tracteurs agricoles, selon le président de l’Assemblée nationale Salifou Diallo.
Lors d’une conférence de presse à Ouagadougou, les partis de l’opposition regroupés au sein du chef de file ont appelé leurs députés à « enclencher une résistance à l’hémicycle », car pour eux, ce projet de loi « est une manière de contourner les règles de transparences contenues dans la loi n° 020-2013/AN portant régime juridique du partenariat public-privé au Burkina Faso ».
Vendredi 30 juin, le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a émis des réserves concernant ce projet de loi. « Le gouvernement ne semble pas avoir pris la mesure des risques avec l’allègement des conditions de recours aux procédures d’entente directe dans la passation des marchés », a soutenu Claude Wetta, secrétaire exécutif du REN-LAC parlant de la corruption au niveau de ce secteur qui occupe la deuxième place des services les plus corrompus au Burkina, selon le rapport 2016 de cette institution.
Daouda ZONGO