Dr Élie Justin Ouédraogo, le premier Burkinabè à se lancer dans l’exploitation minière industrielle au Burkina Faso, est à la tête du consortium Néré Mining. A l’occasion de la 6e Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO), Dr Ouédraogo, le parrain de cette édition qui bat son plein dans la capitale du pays des Hommes intègres, nous parle de son entreprise, des difficultés et du leadership du gouvernement burkinabè qui a anticipé pour commencer à réfléchir sur les politiques et les stratégies idoines portant sur les métaux critiques.
Wakat Séra: Comment se porte Néré Mining?
Dr Élie Justin Ouédraogo: Néré Mining est une entreprise de droit burkinabè qui est majoritairement détenue par des Burkinabè. Cette société a pour ambition de relever le challenge d’impliquer les nationaux burkinabè dans l’exploitation des ressources minérales, notamment l’or. Notre mine actuellement est celle de Ouahigouya, la mine de Karma dans la commune de Namissiguima.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans le secteur minier au Burkina Faso?
Les difficultés sont singulièrement liées aux difficultés générales que traverse malheureusement notre pays. C’est vraiment le problème de l’insécurité qui est notre souci principal et qui fait que nous avons beaucoup de challenges à relever dans ce domaine. La sécurité de nos employés est une priorité pour nous. Ce qui nous amène à nous investir énormément sur cette question, et faire preuve de résilience. Ce faisant, c’est aussi une contribution que nous apportons à notre manière, aux côtés des autorités burkinabè pleinement engagées dans cette lutte contre les forces du mal.
Qu’espérez-vous comme action pour faciliter le travail des sociétés minières?
Le gouvernement fait déjà beaucoup. Nous devons reconnaître et saluer l’engagement du gouvernement pour apporter davantage de sécurité. Nous profitons de votre micro pour saluer les efforts fournis par les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) et toutes les populations, qui, effectivement, nous permettent d’avoir un minimum requis pour continuer nos activités.
Nous avons, dans cette logique, une pensée pieuse pour toutes les forces combattantes qui sont tombées en défendant notre patrie. Nous prions le bon Dieu et les ancêtres pour qu’ils protègent nos FDS et VDP et qu’ils donnent la force à nos autorités pour bouter hors de notre pays, le terrorisme qui est un véritable handicap pour le développement et singulièrement notre domaine.
Quelles sont les attentes qui sont vôtres, en ce qui concerne la sixième édition de la SAMAO qui a ouvert ses portes le jeudi 26 septembre?
Cette édition de la SAMAO, dont le thème porte sur les métaux critiques, est très importante. Ce sont des métaux rares, des métaux très stratégiques qui sont source de convoitise. Il faut saluer le leadership du gouvernement du Burkina qui a anticipé pour commencer à réfléchir sur les politiques et les stratégies idoines qui permettront à notre pays de bien se positionner dans ce domaine. C’est une anticipation qui est opportune et très pertinente. C’est extrêmement important que le Burkina puisse définir des cadres de promotion de ces métaux spécifiques et stratégiques, et permettre au secteur privé de l’accompagner dans la mise en valeur de ces ressources minérales critiques. Ce sont des enjeux très importants.
Quelle recommandation pour une exploitation efficiente des métaux critiques?
Ce que je ferai comme recommandation, c’est de travailler à former les hommes dans le domaine. Nous avons beaucoup de minéraux, mais si nous ne formons pas les hommes qui seront capables de les identifier et de les mettre en valeur, ce sont les autres qui viendront le faire à notre place. Il faut mettre un accent particulier sur la formation. Si on veut développer les métaux critiques, il faut commencer par former les hommes dès à présent.
Propos recueillis par Daouda ZONGO