La sixième édition de la Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO) a ouvert ses portes, ce jeudi 26 septembre 2024 et se tiendra jusqu’au 28 septembre à Ouagadougou. La cérémonie d’ouverture de cette activité, «un des précieux événements du secteur des mines et des carrières en Afrique», a été placée sous la présidence du président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré qui a été représenté par son Premier ministre Apollinaire Joachim Kyelem de Tambèla.
C’est environ 2 000 participants et exposants qui prennent part à la 6ᵉ édition de la Semaine des Activités Minières de l’Afrique de l’Ouest (SAMAO) qui se tient sous le thème: «Les minéraux critiques: quelles stratégies de développement pour les pays africains ?». Un thème qui «traduit d’une part la volonté du gouvernement de travailler à la diversification de la production minière (du Burkina Faso) et d’autre part d’assurer une exploitation durable (des) ressources naturelles», selon le président du comité d’organisation Doulaye Sanou, secrétaire général du ministère en charge des Mines.
Durant les trois jours, les participants à la sixième édition de ce cadre d’opportunités d’affaires pour les différents acteurs et d’attraction des investisseurs, échangeront autour d’un agenda riche et varié sur les minéraux critiques. Au cours de cette rencontre, il y aura des panels; des sessions techniques; de l’organisation d’excursions. C’est une édition qui devra de «façon spécifique», selon M. Sanou, «apporter des réponses concrètes aux questions suivantes : quelle Stratégie de recherche et de valorisation des minéraux critiques ? Minéraux critiques et transition énergétique : quelles opportunités d’industrialisation en Afrique? Faut-il aller vers une règlementation spécifique pour les minéraux critiques ?».
Le ministre de l’Energie, des Mines et Carrières, Yacouba Zabré Gouba qui a lu le discours du président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a félicité les acteurs qui se sont mobilisés afin de rendre possible la tenue de la présente édition de la SAMAO, «un des précieux événements du secteur des mines et des carrières en Afrique», soulignant que son organisation effective «est la preuve de la résilience du peuple burkinabè qui, face à (la) situation sécuritaire n’a jamais plié l’échine».
«Le secteur minier burkinabè qui paie un lourd tribut dans la situation sécuritaire, faut-il le rappeler, reste un des leviers important pour le développement économique et social», a dit le président Traoré dans son discours, rappelant que la dynamique du secteur est portée par l’or qui demeure le premier produit d’importation du Burkina Faso.
Selon le président, en 2023, la production totale d’or au Burkina s’élevait à 56,857 tonnes pour une contribution en termes de recette directe au budget de l’Etat d’environ 529 milliards de F CFA soit environ 13% du Produit intérieur brut 19,2% aux recettes publiques et 79,2% des recettes totales d’exportation sur la période 2022-2023.
Pour lui, malgré cette prépondérance dans le secteur minier, «une attention particulière doit être portée aux minéraux critiques, compte tenu de leur caractère stratégique». «Des études révèlent que l’Afrique dispose de large ressources et gisement en minéraux critiques. Le continent dispose en outre une position dominante sur quatre minéraux considérés comme critique. Il s’agit notamment du cobalt, du manganèse, du chrome et du platine. L’Afrique est également très présente sur cinq autres minéraux, à savoir le bauxite, le graphite, le cuivre, le nickel et le zinc», a-t-il poursuivi, affirmant qu’au Burkina Faso, «des recherches ont révélé la présence de Lithium, cobalt, nickel, vanadium, d’uranium, zinc et du cuivre».
«Si la présence de ces minéraux en Afrique de façon générale et singulièrement au Burkina Faso, peut être vu comme une opportunité, leur extraction doit être soutenue par des politiques volontaristes de la part des gouvernants afin de créer davantage de valeur ajoutée et suscité des retombés économiques au niveau local et régional», a dit le président du Faso dont le discours a été lu par le ministre en charge des Mines.
«Je n’ai aucun doute qu’au sortir de vos travaux, vous parviendrez à des solutions pertinentes pour un développement de l’exploitation des minéraux critiques en Afrique», a-t-il laissé entendre. Le chef de l’Etat qui a soutenu dans son discours que «la SAMAO est surtout un cadre privilégié de promotion et de partage d’expériences, de bonnes pratiques en matière d’extraction minière, d’intégration de ce secteur à l’économie nationale, de la gestion, de la protection environnementale», a invité les participants à faire «en sorte que ce créneau puisse participer à son animation en vue de contribuer de façon significative à l’atteinte des objectifs qui sont attendus».
« Les efforts conjugués doivent tendre à nous ranger dans la catégorie des pays riches en ressources minérales riches », a dit le parrain de la cérémonie, Naaba Baongho de Gourcy de Néré Mining. S’adressant au Premier ministre, il a fait savoir, qu’ils ont « tous compris que la dynamique de la politique engagée par (son) gouvernement va dans ce sens ».
Il l’a « assuré que le privé burkinabè est entièrement disposé à jouer sa partition à (leurs) côtés pour une exploitation (des) ressources minérales au profit d’un développement économique et social harmonieux de (la) nation ».
La cérémonie d’ouverture de cette 6ᵉ édition de la SAMAO a pris fin avec la coupure de ruban et la visite des stands des différentes expositions. Plusieurs pays y sont représentés. Il s’agit, entre autres, du Niger, de la Côte d’Ivoire, du Tchad, du Congo-Brazzaville, et des experts d’Afrique et du monde.
Par Daouda ZONGO
