La République démocratique du Congo (RDC), théâtre de violences, de prises d’otage, d’entraves à la liberté d’expression et surtout modèle d’anti-démocratie reconnu, n’est pas loin de toucher le fonds. Pouvoir et opposition y jouent une partie malsaine, chacun au gré de ses desseins, révélés ou cachés. Ils donnent tous en tout cas, l’impression de se complaire dans cette situation de laquelle seul l’intérêt général, comptant pour moins que rien, en sortira massacré. Si le régime de Joseph Kabila, grand prédateur des droits de l’homme et lancé dans la logique illogique du pouvoir ad vitam aeternam, l’opposition elle, s’enlise dans des querelles de chiffonniers, rendant plus que jamais, le peuple réel nostalgique de Feu Etienne Tshisekedi, dont le cadavre gèle toujours dans le froid belge. L’accord de la Saint Sylvestre arraché sur le fil par l’église catholique congolaise, comme tout accord qui se respecte souffre dans son application, en attendant peut-être de mourir de sa belle mort de l’entêtement et des calculs politiciens de tous ordres.
Impuissante la communauté internationale s’est contentée jusqu’à récemment de condamnations et de recommandations timides, chaque puissance évitant tant que faire se peut de se disqualifier dans la course aux nombreuses richesses naturelles comme le diamant, l’or, le cuivre, le pétrole, le cobalt, le coltan, le gaz, etc., dont regorge le sous-sol de cet immense territoire qui suscite autant de convoitises que la fille unique d’un roi très riche. Pour sortir quelque peu de sa léthargie, la fameuse communauté internationale, s’essaie désormais à des sanctions ciblées contre certains hauts responsables qu’elle juge être comptables des violences et autres faits attentatoires au processus démocratique en RDC. Initiatives qui sont d’ailleurs loin de rencontrer l’unanimité et divise plutôt sur le continent et même au sein des Nations unies. Catalyseur de ces sanctions, l’Union européenne vient de les renforcer et d’allonger la liste de ceux qui en sont frappés. L’inépuisable « haut-parleur » de Kabila, Lambert Mendé est désormais un des illustres membres de ce cercle fermé et peu enviable ! Certes, les sanctions pourraient avoir un impact sur le règlement de la crise dans la province du Kasaï et la mise en branle du processus démocratique en RDC. Mais pour l’instant, elles vont briller par leur inefficacité.
A l’instant des embargos, les sanctions ciblées ont leurs limites, les pays et organisations internationales devant les appliquer n’étant pas forcément sur les mêmes échelles d’intérêts et de valeurs. Qui plus est, ces dirigeants, pour la plupart ont la main sur les richesses nationales et tant qu’ils sont aux affaires, la seule chose qui peut les effrayer est que le ciel leur tombe sur la tête. Pire, au lieu de leur faire lâcher du lest, ce sont des mesures qui ont souvent l’art de radicaliser ceux qu’elles frappent et d’en faire des endurcis comme le «cabri mort» qui n’«a pas peur de couteau». Bien qu’il soit poursuivi par la Cour pénale internationale, le Soudanais Omar Hassan el Béchir, n’en parcours pas moins le continent, même si, le plus souvent il est contraint à des sauts de puce.
En tout cas, en RDC, le peuple encore à la recherche d’un leader charismatique de la trempe du Sphinx de Limete, cherche toujours son salut, certain qu’il ne viendra pas de cette classe politique telle qu’elle se configure. Encore moins de la seule communauté internationale. Il doit prendre son destin en main.
Par Wakat Séra