Ceci est une lettre du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) adressée au président burkinabè Roch Kaboré. Elle a comme objet la santé de l’ex-ministre des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé.
Excellence monsieur le Président du Faso,
Ceux des burkinabè dont les digues de l’humanité n’ont pas encore cédé et qui s’emploient à en vivre les vertus ne manquent pas d’occasion pour rappeler à la conscience nationale, la nécessité de la reconquête d’un supplément d’âme pour le réarmement moral et républicain de notre société.
C’est ainsi que face à des périls de tous genres dont certains de nos concitoyens ont pu être objet, de bonnes âmes ont manifesté, chacune à sa manière, leur solidarité et leur engagement afin de redonner espoir à de momentanés suppliciés de la vie.
C’est l’occasion pour le CDP de saluer la mansuétude de tous ces citoyens inconnus qui œuvrent dans l’anonymat à la perpétuation des valeurs de compassion, de solidarité, de préservation de la dignité, de respect de la vie humaine.
Le CDP voudrait ainsi se sentir proche de tous les compatriotes qui souffrent et espèrent retrouver la pleine possession de leur dignité et de leur énergie afin de contribuer à l’œuvre d’édification de leur pays.
Excellence Monsieur le Président du Faso,
C’est mû par ce sentiment, que notre parti voudrait partager avec vous toute sa tristesse pour le traitement réservé au dossier sanitaire du Général Djibril Ypènè BASSOLET, cet Officier Supérieur de Gendarmerie qui est entre les liens de la justice pour sa supposée participation au putsch manqué de septembre 2015.
En effet, il y a quelques temps qu’il a été dépisté le mal dont souffre Djibril Ypènè BASSOLET. Tous les spécialistes de ce type de pathologie, y compris le médecin traitant ont été unanimes à reconnaitre la possibilité d’une guérison totale si le malade était admis dans des centres spécialisés pour des soins appropriés.
Ces conclusions d’autorités médicales pourtant, ont suffi à hystériser ceux qui ambitionnent d’instaurer une gouvernance vengeresse, la violence physique et verbale permanentes, la culture de la déshumanisation croissante comme mode de gestion de l’appareil d’Etat.
Fort heureusement, l’institution de la Présidence du Faso que vous incarnez, a ceci de républicain qu’elle doit se faire une claire conscience de son devoir d’assurer la santé à tous les burkinabè, au-delà de toute considération ; le droit à la santé étant exigible même pour les condamnés, à fortiori pour les présumés innocents.
La situation inconfortable dans laquelle se retrouve actuellement le prévenu, Djibril BASSOLET pourrait être celle de n’importe quel citoyen d’entre nous, surtout pour ceux qui sont actifs sur le terrain politique si tant est que l’homme politique, dans nos contrées, est par essence un client potentiel de la prison.
Excellence Monsieur le Président du Faso,
Par la présente, le CDP formule le vœu que par votre implication personnelle, un traitement emprunt d’humanisme et de hauteur républicaine soit réservé au dossier sanitaire de Djibril BASSOLET afin que celui-ci puisse bénéficier des soins appropriés dans des structures spécialisés pour la prise en charge de son mal dans les délais les meilleurs afin qu’il retrouve la santé et se mette à la disposition de son pays.
Si quelques autres supplications venaient à recevoir vos faveurs, le peuple burkinabè, l’opinion nationale et internationale que nous prenons ici à témoin, sauront aviser.
Veillez agréer, Excellence Monsieur le Président du Faso, l’expression de notre haute et distinguée considération.
Wend-Vennem Eddie Constance KOMBOIGO
Président du Congrès pour la Démocratie et le Progrès