Les autorités sanitaires burkinabè ont lancé, officiellement, ce mercredi 13 janvier 2021, une campagne de la chirurgie à cœur ouvert au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Tengandogo ex-Blaise Compaoré. Après trois interventions, on note un succès dans les premières opérations à cœur ouvert faites au Burkina Faso.
La campagne débutée le lundi 11 janvier 2021 et qui prendra fin le 17 janvier 2021, au Burkina à l’hôpital de Tengandogo, a permis déjà à trois enfants de bénéficier de la chirurgie à cœur ouvert.
Sur les trois interventions qui ont été déjà effectuées deux ont été très difficiles, selon le Pr Eric Cheysson, Président de l’Organisation non-gouvernementale Chaine de l’Espoir, dont l’institution est le partenaire qui grâce à qui cette campagne de chirurgie à cœur ouvert a été possible au Burkina Faso.
Pour le Pr Cheysson, ces interventions sont très difficiles car il s’agit des interventions sur des cœurs fatigués. « Normalement ces enfants devraient être opérés dans la première année. Souvent ils sont découverts en anténatal garce à l’échographie qui est faite sur la femme enceinte. Et souvent nous opérons des enfants tardivement, cela rend les interventions difficiles », a expliqué le premier responsable de l’ONG.
Il souhaite qu’il y ait six à huit missions par an pour opérer les enfants mais surtout pour former les équipes ici au Burkina Faso pour qu’à la longue on n’ait plus besoin de faire venir des gens de l’extérieur pour faire ces opérations.
« La présente campagne vient nous rappeler toute l’importance de la coopération Nord -Sud qui permet de prendre sur place au Burkina Faso des enfants et des adultes souffrant de malformations congénitales à type de communication inter-auriculaire (CIA) et des cardiopathies acquises de la valve mitrale », a signifié le secrétaire général du ministère de la Santé, Dr Landaogo Wilfrid Ouédraogo, pour qui faire de la chirurgie cardiaque sur le sol burkinabè est déjà une avancée pour le pays.
Cette campagne de chirurgie à cœur ouvert au CHU de Tengandogo est une première au Burkina Faso. Selon le premier responsable de cet hôpital, Ferdinand Tiendrébéogo, c’est un sentiment de joie qui l’anime en ce moment. « Une fois que vous arrivez à réaliser la chirurgie cardiaque dans votre hôpital, ça peut booster les autres domaines de la chirurgie. Et ça, c’est un avantage que nous voyons dans l’immédiat », a soutenu M. Tiendrébéogo promettant de « travailler à tirer le meilleur de cette opération pour améliorer (leurs) services ».
Le partenariat avec l’ONG Chaine de l’Espoir a permis de mettre le bloc opératoire de l’hôpital de Tengandogo aux normes. « Actuellement on peut dire que le bloc opératoire qu’on utilise pour la chirurgie cardiaque est un bloc aux normes internationales. Seulement, en matière de chirurgie cardiaque, les consommables coûtent extrêmement cher. Ce n’est pas à la portée de n’importe quel Burkinabè parce que, déjà l’évaluation qui a été faite, pour une chirurgie à cœur fermé nous sommes à trois millions F CFA, et pour une chirurgie à cœur ouvert au Burkina, nous sommes autour de 4 800 000 F CFA », a dit le directeur général Tiendrébéogo qui plaide pour un financement innovant dans le but de permettre aux populations qui n’ont pas les moyens de pouvoir accéder à ce type de soin.
Pour le parrain de la cérémonie de lancement de la campagne de chirurgie à cœur ouvert, Rambré Moumini Ouiminga qui s’est fait représenter par le Pr Fatou Barro, « cette grande expérience se révèle comme une grande réussite de la médecine au Burkina Faso », exprimant sa « satisfaction au monde médical qui n’a compté ni le temps ni l’énergie pour parvenir à ce résultat »
« Nous constatons avec fierté que l’engagement et le savoir-faire des pionniers de la chirurgie ont pu inspirer la jeune génération », a affirmé la représentante de M. Ouiminga qui a exhorté les chirurgiens à avoir des mains expertes afin de traquer les maux et les douleurs des patients.
La cérémonie de lancement de la campagne de chirurgie à cœur ouvert a, aussi, été placée sous le très haut patronage du chef de l’Etat burkinabè Roch Kaboré. Il s’est fait représenter par son directeur de cabinet, Seydou Zagré. Il a exprimé la gratitude et les encouragements de M. Kaboré à la Chaine de l’Espoir mais également à toutes les personnes, toutes les bonnes volontés au Burkina Faso ou en Europe qui se sont impliquées pour que cette campagne soit une réalité.
« L’occasion est belle une fois de plus pour encourager les autorités du ministère de la Santé, la chaine de l’Espoir et tous ceux qui se battent pour qu’en matière de chirurgie cardiaque, les patients du Burkina Faso puissent être traités dans des conditions meilleurs que celles que nous connaissons jusqu’à présent », a-t-il conclu.
Par Daouda ZONGO