Le président par intérim du parti au pouvoir au Burkina, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), Simon Compaoré, par ailleurs ex-ministre de la Sécurité intérieure, a dénoncé ce jeudi 28 juin 2018 face à la presse, « des propos mensongers sur des questions très sensibles comme la sécurité », de certains internautes, faisant allusion au post du lanceur d’alerte Naïm Touré sur l’évacuation d’un gendarme blessé lors d’une opération d’intervention.
« Que recherche-t-on en tentant de retourner l’opinion sur la gestion des blessés enregistrés parmi les forces d’intervention lors des attaques terroristes que notre pays subit à répétition depuis quelque temps ? », s’est interrogé le premier responsable par intérim du parti au pouvoir, actuel ministre d’Etat auprès de la présidence.
M. Compaoré a souhaité que les informations publiées aussi bien sur les réseaux sociaux que dans la presse soient au préalable « recoupées » pour ne pas « verser dans le « fake news » et la désinformation absolue ». Pour lui ce ne sont pas les alertes sur les réseaux sociaux qui ont permis d’évacuer l’officier blessé. « Nous ne fonctionnons pas comme ça. Nous avons vu beaucoup de dérapage sur le net, c’est en passe de devenir un libertinage », a affirmé le ministre d’Etat notant que Naïm Touré « n’est pas à son premier forfait ».
Selon lui en ce qui concerne les évacuations, il y a tout un processus qu’il faut suivre. « Il y a des gens leur état ne permet pas de les évacuer toute suite. Il faut remonter leur moral, les stabiliser pour qu’ils puissent tenir le coup sinon c’est un cadavre que vous programmez comme ça », a-t-il expliqué, affirmant que « ce jeune homme (Naïm Touré) » devait aller à l’information avant de faire son post.
L’ex-ministre de la Sécurité a par ailleurs exhorté « le gouvernement à intensifier ses efforts pour les capacités opérationnelles toujours plus grandes » des Forces de défense et de sécurité (FDS).
Même si M. Compaoré se réjouit de la montée en puissance du renseignement burkinabè et de l’opérationnalisation des FDS dans la lutte contre des bandits de tout acabit, il dit regretter que « la situation sécuritaire n’ait pas permis à tous les enfants dans le Nord du Burkina (où il y a eu plusieurs attaques armées) de participer, en même temps que leurs camarades des autres régions, aux examens d’évaluation de fin d’année ».
Par Daouda ZONGO