Le Burkina Faso peut désormais compter sur les 2 136 policiers de la 48è promotion de l’Ecole nationale de la Police (ENP) dans le cadre de la lutte contre l’insécurité grandissante et le terrorisme. La cérémonie de leur sortie s’est déroulée ce 15 juillet à Ouagadougou, en présence des autorités administratives et de plusieurs centaines de civils dont des proches des élèves policiers sortants.
Lors de la cérémonie de sortie de cette 48è promotion baptisée, «Engagement patriotique», placée sous le thème: «Renforcer la formation initiale du policier dans la lutte contre l’insécurité», les différents intervenants, notamment le ministre d’Etat, ministre de la Défense nationale, Moumina Chériff Sy, représentant le Premier ministre Christophe Dabiré, ont exhorté les élèves policiers sortants formés sur les plans physique, psychologique et intellectuel, à incarner les valeurs républicaines dont la «discipline, l’abnégation, le dévouement, l’esprit de sacrifice» pour la sécurisation des populations et de leurs biens.
Des prestations artistiques, des démonstrations de combat, le port des épaulettes et une parade ont constitué les grandes articulations de la cérémonie. Ce sont, au total, 2 146 élèves à la rentrée, auxquels il faut ajouter cinq autres de la 47è promotion, d’où un effectif global de 2 151 élèves qui devaient être à l’honneur ce jour, n’eût été le décès, le 17 mai 2018, durant la formation, de l’élève contrôleur de la Police municipale de la commune de Kaya, Moussa Sawadogo.
De même, si après les délibérations des résultats scolaires du 3 juillet dernier, 2 136 élèves ont été déclarés aptes à recevoir leur diplôme de fin de formation, 14 autres, dont 13 qui l’avaient déjà été en première année, ont été recalés. Dans la même veine, un élève a été autorisé à redoubler pour insuffisance de rendement, tout comme un autre, déclaré admissible est en attente des résultats définitifs de l’enquête de moralité menée à son endroit. Parmi les admis, on compte au niveau de la Police nationale «1 906 sous-officiers de police avec des moyennes allant de 12,16 à 16,45 sur 20». Au total, «230 fonctionnaires de la Police municipale ont pris part à cette formation parmi lesquels, 11 inspecteurs dont trois issus du concours professionnel», selon des précisions du commissaire principal de Police, Lassina Traoré, coordonnateur des Etudes et des Stages. Au niveau de la Police nationale, le major des sous-officiers de police se nomme Mellégué Cheick Abass Traoré, a souligné le commissaire Traoré.
Après deux années de dur labeur, les 2 136 policiers ont développé des aptitudes physiques et professionnelles à travers l’initiation au maniement des armes et l’apprentissage des procédures d’action et des techniques d’intervention, a rassuré le ministre de la Sécurité, Ousséni Compaoré, qui a ajouté à la liste, la connaissance des règles de droit relatives aux modes opératoires des policiers tant en police judiciaire qu’en police administrative. En clair, ces élèves ont lié la théorie à la pratique tout au long de leur cycle, a-t-il dit.
Dans un environnement professionnel où la discipline est parfois mise à rude épreuve au nom de revendications sociales, un intérêt particulier doit être accordé à la formation initiale particulièrement orientée vers le renforcement de la déontologie, de la discipline et de la redevabilité à la nation, a recommandé M. Compaoré qui a demandé aux sous-officiers de faire de la devise de la Police nationale (Discipline-Travail-Loyauté), leur bréviaire quelle que soit leur affectation. «Votre métier est exigeant et votre qualité de policier vous impose des devoirs. Soyez fiers d’appartenir à votre corps de métier et faites, en tout lieu et en tout temps honneur à l’uniforme que vous portez. Soyez des policiers dévoués, disciplinés et républicains», a conseillé le patron de la Sécurité.
Le nom de baptême «Engagement patriotique» répond, selon, les dirigeants de la police, «a un appel à l’abnégation, au dévouement, à l’esprit de sacrifice». Pour le ministre d’Etat, Moumina Chériff Sy, «il faut véritablement un engagement qui se traduit par des valeurs importantes, la plus importante étant la protection et la défense des populations».
La 48è promotion était constituée au moment du recrutement en 2017, de «1 915 élèves Assistants de la Police nationale dont 75 de sexe féminin et de 231 élèves policiers municipaux dont 40 de sexe féminin», a signifié le directeur de l’ENP, Sié Tiéfi Dabiré, précisant que la Police municipale comprend quatre cycles d’élèves à savoir «11 inspecteurs, 37 contrôleurs, 53 Assistants et 130 Agents issus des communes de Banfora, Bobo-Dioulasso, Diébougou, Bittou, Fada N’Gourma, Houndé, Kampti, Kantchari, Kaya Koudougou, Ouagadougou, Ouahigouya, Tenkodogo et Ziniaré».
A en croire le commissaire Dabiré, le cursus scolaire de la 48è promotion a connu quelques innovations dont «l’introduction d’un module intitulé Formation militaire continue en abrégé FMC, le renforcement du module de formation du Code de la route donnant désormais droit à une attestation de succès et la mise en œuvre effective de l’examen terminal unique dont l’objectif premier est l’évaluation pratique des enseignements à tous les niveaux de cycles de formation».
Le directeur de l’ENP s’est réjoui du fait que les rapports de stage saluent avec «éloquence» la discipline dont ont fait montre ces élèves policiers sortants. A leur endroit, il a adressé la citation du navigateur et écrivain français Olivier Kersauson qui dit que «le chemin de l’excellence c’est la discipline».
Cette promotion a pour parrain, Clément Pingdwendé Sawadogo, ex-ministre de la Sécurité.
La devise de l’Ecole nationale de la Police (ENP) est: «Bien apprendre pour mieux protéger». La 47è promotion avait renforcé l’effectif de la Police avec 1 535 agents.
Par Bernard BOUGOUM