Le lundi 30 juillet 2018 comptera désormais au titre des dates importantes dans la lutte contre l’insécurité et pour la paix en Afrique. Réunis en sommet conjoint à Lomé, la capitale togolaise, les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) ont pris, à travers une déclaration dite de Lomé, de mettre en place une approche commune sur la paix, la sécurité, la stabilité et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent dans les deux espaces sous régionaux.
«L’union fait la force». Plus que jamais, cet adage universel a revêtu tout son sens dans la capitale togolaise où les chefs d’Etat de la CEDEAO et de la CEEAC sont arrivés à la conclusion que le seul moyen de lutte efficace contre le terrorisme et l’extrémisme violent est la synergie d’actions. Loin de sortir ex nihilo, l’idée a émergé à plusieurs reprises mais a surtout pris corps à Yaoundé au Cameroun, lors du sommet conjoint sur la question de la sécurité et de la sûreté maritimes dans le Golfe de Guinée. Initiative qui a mis sur orbite le «Processus de Yaoundé», instrument qui a doté la CEDEAO et la CEEAC, a rappelé le président togolais, Faure Gnassingbé, «d’une architecture effective de sécurité maritime interconnectée et coordonnée par le Centre inter-régional e coordination basée à Yaoundé, au Cameroun». Ce rappel historique qui a ramené son auditoire au mois de juin de l’année 2013 a surtout servi au président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO que la lutte contre le terrorisme notamment, une hydre dont les tentacules ont embrassé l’Afrique entière, voire toute la planète, a bien besoin d’une réponse non pas confinée dans les frontières trop dérisoires d’un pays mais globale, mobilisant les ressources des deux communautés des deux sous-régions et plus, si affinités. «Aujourd’hui, nous écrivons une nouvelle page de notre coopération qui, j’en suis certain, marquera l’histoire de nos deux communautés». Foi de Faure Gnassingbé, convaincu que les deux communautés économiques régionales ont décidé de travailler conjointement pour évaluer les menaces sécuritaires auxquelles elles font face et d’y répondre collectivement par la définition et la mise en œuvre d’une approche commune et holistique des questions de paix, de sécurité et de stabilité».
Aux menaces sécuritaires transfrontalières, répliques transfrontalières. C’est dans cette logique que le gabonais Ali Bongo Ondimba, président en exercice des chefs d’Etat et de gouvernement e la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale CEEAC a également salué la tenue de ce sommet dont il a procédé à l’ouverture des travaux. Tout comme Faure Gnassingbé dont les pairs ont salué la vision de l’approche globale de lutte contre l’insécurité, le chef de l’Etat du Gabon a rappelé que l’initiative de la tenue de cette rencontre historique de Lomé «trouve son origine dans la décision prise par la Conférence des chefs d’Etat du Conseil de la paix et de sécurité de l’Afrique centrale (COPAX), au cours du sommet extraordinaire tenu à Yaoundé, le 16 février 2015, consacré à la lutte contre le groupe terroriste connu sous l’appellation de Boko Haram». Mohamed Ibn Chambas, représentant des Nations Unies en Afrique de l’ouest et du Sahel, tout comme Moussa Faki Mahamat, le président de la commission de l’Union africaine, conscient que le combat contre ce mal qui inhibe toutes les actions de développement des pays africains et les rend fragiles, ont réaffirmé tout leur soutien aux conclusions de ce sommet conjoint CEDEAO-CEEAC, dont le prochain est prévu pour se dérouler à NDjaména au Tchad.
En attendant, Faure Gnassingbé, au nom du peuple togolais, et ses homologues, ont réaffirmé toute leur ambition de soutenir ce qu’il convient désormais d’appeler le tournant décisif de Lomé pour mener de front la lutte contre l’insécurité sous toutes ses formes et contribuer à la paix et la sécurité, gages d’un développement durable en Afrique.
Par Wakat Séra à Lomé