La Nouvelle Alliance du Faso (NAFA), parti proche de l’ex-chef de la diplomatie burkinabè, Djibrill Bassolé, a invité ce lundi 26 mars 2018, le gouvernement « à voir clair » dans la mise en place à Pouytenga, dans la province du Kouritenga (Centre-Est burkinabè), d’un groupe de sécurité dite islamique.
Selon le porte-parole de la NAFA, Aziz Dabo à Wakat Séra, « il est toujours bien d’encadrer ce genre d’organisations par des textes et des lois » communs à tous les Burkinabè.
« Toute forme de sécurité qui n’entre pas dans ce qui est prescrit par les textes et les lois pose un problème. Nous, nous avons toujours dit que ce qui se passe avec les Koglwéogo, c’était quelque part l’incapacité du régime en place d’assurer la sécurité des personnes et des biens au Burkina Faso », a déclaré Aziz Dabo qui se dit « inquiet » car avec ce genre de groupe à caractère religieux, « on ne sait jamais où ça va ou comment ça va se terminer ».
Pour M. Dabo, « si des individus y vont de leur manière pour la sécurité, c’est peut-être compliqué parce que les dérives sont difficiles à contrôler et à maîtriser », invitant les autorités « à essayer de voir clair dans cette situation car beaucoup de gens sont déjà inquiets ».
« Quand ça devient religieux alors que le Burkina Faso est un pays laïc où les religions ont toujours cohabité dans une parfaite harmonie, et avec aussi les attaques terroristes ou certaines personnes sont instrumentalisées par des prétendus musulmans, donc tout ça nous amène à être vraiment inquiets et à s’interroger sur la situation », renchérit-il, en insistant sur le fait qu’il faut vraiment que l’Etat prenne des « mesures strictes et cherche à comprendre ce qui se passe en réalité parce qu’avec la situation d’insécurité que vit le pays, même s’il est vrai que les gens, quand ils n’ont plus confiance aux institutions parce qu’elles sont incapables d’assurer leur sécurité, veulent eux-mêmes assurer leur propre sécurité, une chose est de vouloir assurer sa propre sécurité, une autre est de voir les conséquences qui vont suivre à long terme ».
Dans une note du gouvernement parvenue à Wakat Séra le dimanche 25 mars 2018, en réaction à des voix qui s’élèvent sur les réseaux sociaux pour dénoncer la naissance d’un groupe dénommé « Sécurité islamique » à Pouytenga, le ministère de la Sécurité intérieure note que ses structures compétentes ont reçu des instructions pour mener des investigations sur ce groupe.
Dans ce communiqué, le ministère de Clément Sawadogo a tenu à rassurer l’opinion nationale et internationale que ses services suivent de près l’évolution de la situation et que des instructions fermes ont déjà été données à ses structures compétentes en la matière pour des investigations profondes et mesures éventuelles à prendre ».
L’installation de ce groupe d’auto-défense à caractère religieux inquiète nombre de Burkinabè qui le comparent au groupe «Boko Haram» qui sème la terreur sous le couvert de l’Islam au Nigeria.
Par Mathias BAZIE