Les attentes des victimes du naufrage du «Joola», un bateau qui faisait la navette entre Dakar et Ziguinchor et ayant sombré au large des côtes gambiennes, demeurent toujours nombreuses, 20 ans après le drame. Le naufrage du 26 septembre 2002 avait fait «1 863 morts» selon les chiffres officiels et plus de «2 000», selon les associations de victimes.
Les différents acteurs concernés par ce dossier ont débuté les commémorations ce lundi à 10H30 (Gmt) par un dépôt de gerbe et des prières au cimetière de Kantène, en attendant la cérémonie officielle qui se tiendra ensuite au port de Ziguinchor en présence d’autorités, de familles et proches des naufragés, ainsi que de rescapés.
Il y a 20 ans, seuls 64 passagers du Joola, un navire, avaient survécu au naufrage au large des côtes gambiennes. Les victimes directes ou indirectes des naufragés du Joola réclament entre autres dans cette affaire, la justice, une meilleure prise en charge des orphelins du Joola, le renflouement de l’épave du Ferry, la prise en charge psychologique et un soutien aux proches des disparus notamment pour l’insertion professionnelle.
Les procédures lancées au Sénégal et en France sont closes depuis plusieurs années. À l’époque, le président Abdoulaye Wade avait pourtant dit que toute la vérité serait faite et promis des sanctions.
«J’ai demandé au chef d’état-major général et au haut commandement de la justice militaire de me proposer des sanctions au cas où des fautes seraient relevées », avait-il déclaré lors d’une allocution télévisée, le 2 octobre 2002. « Nous nous devons de faire notre introspection et admettre que les vices qui sont à la base de cette catastrophe trouvent leurs fondements dans nos habitudes de légèreté, de manque de sérieux, de responsabilité, parfois de cupidité », avait résumé le président de l’époque.
Le naufrage du Joola constitue une des plus grandes catastrophes de la navigation civile au monde, plus meurtrière encore que le Titanic, selon certains analystes.
Cette affaire à multiples rebondissements avait été classée sans suite en 2003 par la Justice sénégalaise qui avait conclu que l’unique responsable était le commandant de bord, qui a sombré avec son navire. En France, malgré une expertise alarmante sur l’état du bateau, le long parcours judiciaire s’est terminé par un non-lieu, en 2018.
Il faut aussi noter que vingt ans après le drame, le mémorial-musée, en cours de construction à Ziguinchor, n’est toujours pas terminé.
Par Bernard BOUGOUM