Bassirou Diomaye Faye est au pouvoir depuis seulement 10 mois, mais il dessine bien, déjà, le nouveau visage de son pays dans le quart de siècle à venir. Une vision qui transparaît dans «Sénégal 2050», le nouveau référentiel des politiques publiques. Le nouvel agenda national de transformation, naît sur les cendres du Plan Sénégal Emergent (PSE), le programme sorti des laboratoires de l’ancien président Macky Sall, pour un Sénégal émergent à l’horizon 2035.
En tout cas, en attendant que les acquis du PSE soient mis en valeur, ou jamais, car les nouvelles autorités prônent la rupture radicale, «Sénégal 2050», foi de ses concepteurs, compte, à terme, amener le pays de la Teranga, vers la fin de la dépendance à l’étranger et de la dette. Axé sur quatre piliers stratégiques, en l’occurrence la bonne gouvernance et l’engagement africain, le capital humain de qualité et l’équité sociale, l’aménagement et le développement durable et l’économie compétitive, «Sénégal 2050», s’adossera aux ressources locales et au capital humain, pour permettre la réduction de la pauvreté, le triplement du revenu par habitant et l’atteinte d’une croissance économique annuelle de 6 à 7%.
«Ce document traduit, en profondeur, notre ambition de dépasser les clivages et les défis et de réviser totalement les schémas classiques du passé qui entraînent une stagnation et une régression sociale inacceptables». Ainsi parla Bassirou Diomaye Faye, lorsque l’enfant paraissait et que le cercle de famille applaudissait à grands cris. Tout semble avoir été bien agencé, dans les moindres détails, dans cette nouvelle vision et, si elle ne prend pas un grain de sable, à l’instar de toutes les précédentes belles machines mises en branle par les politiques, «Sénégal 2050» ne peut que séduire les Sénégalais et leurs partenaires, dont les investisseurs nationaux et étrangers. Mais, les populations, à qui les nouveaux dirigeants demandent, une fois de plus, de la patience, seront-elles encore en mesure de le faire, et auront-elles toujours la force nécessaire, pour atteindre les derniers crans de la ceinture?
Les attentes du peuple sénégalais, notamment en matière de justice sociale et de relèvement du panier de la ménagère, sont énormes. Qui plus est, «Sénégal 2050» qui est une promesse de campagne présidentielle, voit le jour en pleine campagne pour des législatives anticipées, celles du 17 novembre prochain. Le contexte pourrait donc bien être propice pour faire de nouvelles promesses à un électorat fortement courtisé par le parti au pouvoir des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), en quête de la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Du reste, l’un dans l’autre, les nouvelles autorités auront fortement besoin de réussir cette conquête totale du parlement, pour mener à bon port, «Sénégal 2050». Si, considérer ce document comme un simple moyen ou outil de campagne pour les élections à venir, c’est, peut-être, pousser le bouchon de la mauvaise foi un peu loin, il faut reconnaître que «Sénégal 2050» peut servir de tremplin au Pastef, pour obtenir l’adhésion massive des électeurs, au soir du 17 novembre.
En tout cas, l’arbre de «Sénégal 2050» est planté et, pour le bonheur des populations sénégalaises, il ne reste plus qu’à espérer que les fruits tiennent la promesse des fleurs!
Par Wakat Séra