Alors que tire vers sa fin le «dialogue national» initié par le chef de l’Etat et où aucun sujet concernant la vie de la cité ne devrait être tabou, le «dialogue du peuple» après son retard à l’allumage du 31 mai, démarre en principe ce jeudi, sous la férule du F24, un regroupement de partis et d’organisations de la société civile.
A l’issue du «dialogue national» qui a appelé tous les Sénégalais autour de la table qu’il a dressée, Macky Sall fera certainement une adresse dont le format n’est pas encore connu. En tout cas, ce sont des mots qui sont très attendus et qui détermineront l’avenir d’un Sénégal sous haute tension, depuis les procès qui ont débouché sur les condamnations de l’opposant Ousmane Sonko, par ailleurs candidat à la présidentielle de février 2024. Une élection que le leader du Parti africain du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) pourrait bien suivre en spectateur si la justice met à exécution ses peines de 6 mois de prison avec sursis pour «diffamation et injure publique» et celle de deux ans ferme pour «corruption de la jeunesse». En effet, le maire de Ziguinchor sera, automatiquement privé de ses droits civiques. Ce qui pourrait ouvrir la voie à d’autres candidats de la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi, notamment Khalifa Sall, et du Parti démocratique sénégalais (PDS), Karim Wade. Bien entendu si une amnistie est décrétée en faveur des deux, afin de les ramener dans le jeu politique, une fois leur éligibilité retrouvée.
En tout cas, les conclusions du «dialogue du peuple», qui, lui, aura à son menu la «justice» et le «3e mandat», sont tout autant attendues que celles du «dialogue national», par les Sénégalais, car elles pourraient réveiller, ou éteindre, le feu que couve la cendre bien légère de l’accalmie d’une précarité extrême que connaît actuellement le Sénégal après des manifestations meurtrières sans commune mesure. Macky Sall coupera-t-elle l’herbe sous les pieds de ses contempteurs qui lui prêtent l’intention d’aller vers une «3e candidature»? Pour cela, il lui suffira de déclarer ouvertement qu’il s’en tiendra à ses deux mandats constitutionnels. Dans le même temps, Ousmane Sonko qui continue de défier l’autorité publique pour une affaire privée de massage qui a mal tourné, mettra-t-il de l’eau dans son bissap pour se soumettre aux décisions de justice? A coup sûr, toute inspiration des deux protagonistes dans ce sens devrait ramener la quiétude dans les rues de Dakar et de Ziguinchor.
En attendant, à chacun son dialogue, selon des centres d’intérêt diamétralement opposés! Même si tous affirment dialoguer pour la nation ou pour le peuple!
Par Wakat Séra