11 bébés sont morts dans un incendie, le mercredi 25 mai 2022, dans un hôpital à Tivaouane, ville située à l’ouest du Sénégal. Un drame de plus au pays de la Téranga et qui met en lumière les carences d’un système de santé publique car, il y a un an, quatre autres nouveau-nés sont morts dans les mêmes circonstances.
«Je viens d’apprendre avec douleur et consternation le décès des onze nouveau-nés dans l’incendie survenu au service de néonatalogie de l’hôpital» public de Tivaouane, a déclaré, dans un tweet, le président sénégalais Macky Sall, et qui a ajouté: «A leurs mamans et à leurs familles, j’exprime ma profonde compassion».
Un député de l’opposition, Mamadou Lamine Diallo s’est, par le même canal, indigné «encore des bébés brûlés dans un hôpital public. C’est inacceptable, Macky Sall» a-t-il fini par s’offusquer.
Avant ce drame, quatre nouveau-nés avaient, le 25 avril 2021, succombé dans un incendie à Linguère, dans le nord du pays. À l’époque, le maire et alors ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, évoquait un dysfonctionnement électrique d’une unité de climatisation dans la maternité.
«Cette situation est très regrettable et extrêmement douloureuse. L’enquête est en cours pour voir ce qui s’est passé» à l’hôpital de Tivaouane, a proclamé le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr sur une la radio locale qui d’ailleurs, en voyage à Genève où il assistait à une réunion de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a annoncé son retour au Sénégal dès le jeudi 26 mai.
Une équipe du ministère de la Santé, conduite par le directeur des établissements publics de santé Ousmane Dia, était en route pour Tivaouane, a-t-on appris auprès du ministère.
L’opposition n’a pas manqué de fustiger pour l’incident. «J’espère que cette fois, les sanctions frapperont le sommet d’un système globalement défaillant» sans attendre que soient passées les législatives de juillet, a taclé dans un tweet l’ancien Premier ministre sénégalais Abdoul Mbaye.
En début d’avril dernier la presse a rapporté que Astou Sokhna, une femme d’une trentaine d’années enceinte de neuf mois, était morte le 1er du mois à l’hôpital public de Louga (Nord du Sénégal) après avoir attendu dans de très grandes souffrances pendant une vingtaine d’heures la césarienne qu’elle réclamait.
Face au tollé provoqué par la mort de Mme Sokhna, le président Sall avait donné pour instruction de situer les responsabilités. Le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, avait reconnu le 14 avril que la mort de Mme Sokhna aurait pu être évitée. Le directeur de l’hôpital a été révoqué et remplacé.
Par Lassané SAWADOGO (Stagiaire)