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Sénégal: l’immunité parlementaire de l’opposant Ousmane Sonko levée

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Ousmane Sonko

L’opposant sénégalais Ousmane Sonko n’est plus désormais protégé par une immunité parlementaire alors qu’il fait face à la justice. Ce vendredi 26 février 2021, au terme de deux heures de débats houleux, l’Assemblée nationale a levé l’immunité parlementaire du député et fondateur du parti « Pastef les patriotes », visé par une plainte pour viol et menace de mort sur une masseuse professionnelle.

Celui que ses militants défendent comme l’opposant principal de fait après les ennuis judiciaires de Karim Wade, ancien ministre et fils de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade, et aussi Khalifa Sall, maire déchu de Dakar, tous deux accusés de malversations financières, devra désormais se résoudre à affronter la justice.

Lors de cette séance plénière qui s’est tenue à huis clos, à cause du coronavirus selon les autorités, pour statuer sur le sort de Ousmane Sonko, les députés de l’opposition et non inscrits ont quitté l’hémicycle avant le vote. On note 98 députés qui ont voté pour, un contre et deux abstentions.

Mais l’opposant qui depuis son accusation a défié la justice grâce à l’immunité qu’il évoquait, ne cesse pourtant de dénoncer un « complot politique » ourdi par le parti au pouvoir contre lui. Il avait déjà annoncé jeudi dernier qu’il considérait cette procédure illégale et par conséquent, de fait, son immunité restera intacte.

A la suite du ralliement du libéral Idrissa Seck, des poursuites contre Karim Wade et Khalifa Sall, Ousmane Sonko est vu comme le potentiel candidat de l’opposition qui effraierait le président sénégalais, Macky Sall qui laisse planer le doute sur une probable candidature en 2024.

Cette actualité a poussé les partisans de l’opposant à brûler ce vendredi matin des pneus sur la chaussée à plusieurs endroits de Dakar et de sa banlieue.

Arrivé troisième lors de la présidentielle de 2019, le député de 46 ans accuse le président Macky Sall d’avoir monté une affaire de mœurs pour ruiner ses projets pour la présidentielle de 2024. Ousmane Sonko reproche avec virulence aux juges d’être à la solde du pouvoir exécutif. « Si Macky Sall veut me liquider, il devra, pour une fois, accepter de se salir les mains, a-t-il lancé jeudi lors d’une conférence de presse. « Je ne répondrai pas à une telle convocation parce que les règles de la procédure de levée de l’immunité n’ont pas été respectées », a-t-il soutenu.

Par Bernard BOUGOUM