Le ministre sénégalais de la Communication, Moussa Thiam, a ordonné la «suspension provisoire de l’internet des données mobiles», dans la nuit du dimanche 4 février 2024, «en raison de la diffusion de plusieurs messages haineux». Par ailleurs, des heurts entre manifestants et Force de l’ordre ont été constatés devant l’Assemblée nationale du pays ce lundi 5 février 2024, à Dakar où les députés examinent la proposition de loi sur le report de la présidentielle annoncée par le Président Macky Sall.
La tension reste vive au Sénégal, notamment dans la capitale Dakar, après l’annonce du report de l’élection présidentielle par le Chef de l’Etat Macky Sall. Hier dimanche 4 février, le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Moussa Bocar Thiam a ordonné aux opérateurs de téléphonie, de suspendre «provisoirement l’internet des données mobiles».
«En raison de la diffusion de plusieurs messages haineux et subversifs relayés» sur les réseaux sociaux dans un contexte de menaces de troubles à l’ordre public, l’internet des données mobiles est suspendu provisoirement», a indiqué M. Thiam dans un communiqué.
Des manifestants « en colère » ce 5 février
Dans la matinée de ce 5 février, des heurts ont éclaté devant l’Assemblée nationale, avant l’ouverture des débats sur le report de la présidentielle. En effet, des manifestants s’opposant à cette loi, ont tenté de battre le pavé devant le Parlement, avant d’être chassés à coups de gaz lacrymogène par la police, qui a ensuite arrêté des leaders de l’opposition, participants à ce rassemblement.
Samedi dernier, le Chef de l’Etat Macky Sall a annoncé, dans une adresse à la Nation, avoir «signé (un) décret (…) abrogeant le décret 2023-2283 du 29 novembre 2023, portant convocation du corps électoral» initialement prévue le 25 février prochain. Des partis de l’opposition ont dénoncé «un coup d’Etat constitutionnel» du président Sall.
Depuis l’annonce, des opposants au report de la présidentielle, manifestent dans les rues de Dakar pour réclamer la tenue de l’élection présidentielle à la date du 25 février, en érigeant des barricades et brûlant des pneus sur certaines artères de la ville.
Par Issa Sidwayan TIENDREBEOGO
