L’exploitation du gisement offshore de Sangomar a enfin démarré, propulsant du coup, le Sénégal dans le cercle privilégié des pays producteurs de pétrole. Une bonne nouvelle pour les nouveaux dirigeants du pays, eux qui devraient pouvoir puiser dans ce puit providentiel, pour financer les promesses de mieux-être dont ils ont arrosées leurs concitoyens pendant la campagne électorale et à leur arrivée au pouvoir. Du reste, le président Bassirou Diomaye Faye, entend renégocier le contrat d’exploitation de la manne pétrolière avec la société australienne Woodside qui détient 82% du projet, les 18% restants revenant au Sénégal.
La révision du contrat, pensée par le jeune chef de l’Etat sénégalais est loin d’être dénuée de bon sens, la plupart des contrats passés par les pays africains avec des firmes et autres sociétés occidentales, étant, presque toujours, au désavantage des premiers qui, pourtant, sont les propriétaires des richesses dont regorge le sous-sol du continent. Il en est ainsi, de l’or, du diamant, du cobalt, etc., généreusement exploités par des opérateurs venus d’ailleurs, certes avec leur expertise, mais surtout avec leur appétit d’ogre.
Il faut espérer que l’or noir constitue une véritable opportunité de développement pour le Sénégal, et non une source de déchirement du tissu social, à cause de la grande convoitise que le pétrole a toujours suscitée, tout comme les minerais précieux du sous-sol de la majorité des pays africains qui en sont producteurs. Et quelle sera la plus-value de cette exploitation, au moment où les énergies fossiles occupent toute la place dans les discours contre la pollution et pour la protection de l’environnement et donc de la terre, la «maison commune»? Question à un baril de pétrole brut, mais qui a déjà trouvé réponse, avec la ferme opposition de dirigeants comme Denis Sassou Nguesso du Congo et l’ancien président du Niger, Mohamed Bazoum, pour ne citer que ceux-ci, qui sont vent debout contre toute initiative d’empêcher leurs pays de tirer profit à outrance de ce produit qui a contribué au développement de toutes ces grandes puissances actuelles. Le pétrole de Sangomar doit profiter réellement au bonheur du peuple sénégalais qui est également dans l’attente de l’autre bonne nouvelle, la production de gaz liquéfié à la frontière du Sénégal avec la Mauritanie.
Et si c’était cette avalanche de bonnes nouvelles qu’attendait Macky Sall avant de partir, lui qui a promis quitter le pouvoir à la fin de son mandat constitutionnel, mais a opéré un virage à 180° pour essayer de prolonger son règne de quelques mois? Le risque était bien tentant, même si au bout du compte, et pour le bonheur du «phare de la démocratie» en Afrique de l’ouest, il n’a pas été payant pour le désormais ancien président du Sénégal.
Pourvu que l’or noir profite à tous les Sénégalais qui doivent en jouir tous, et dans toutes les régions, des retombées, tant dans son exportation que l’usage domestique.
Par Wakat Séra