Le vote pour la présidentielle est pour quand même? Une question que se posent tous les Sénégalais, et plus singulièrement les candidats qui ont reçu l’onction du Conseil constitutionnel pour prendre part à la compétition. La Secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, qui s’est rendue ce mardi 20 février à Dakar pour échanger avec le président Macky Sall sur la situation politique au Sénégal, a certainement cherché à connaître, elle aussi, la nouvelle date de la présidentielle. En rappel, les Sept Sages sénégalais ont annulé le décret de report de l’élection pris par le président sortant et non partant dans la course à sa succession. Ils ont alors, reconnaissant que la date initiale du 25 février n’étant plus possible, encore moins réaliste à tenir pour le vote, demandé au chef de l’Etat dont le mandat arrive à expiration le 2 avril d’organiser la présidentielle dans les meilleurs délais. Certes, dame Mushikiwabo a salué la décision du président sénégalais de mettre en œuvre la décision du Conseil constitutionnel du 15 février et l’a encouragé à aller rapidement dans ce sens afin de donner au peuple sénégalais une visibilité sur les prochaines étapes du processus électoral.
Sauf que le toujours locataire du palais présidentiel, se hâte très lentement, en vue de reconvoquer, au plus vite, ses concitoyens aux urnes. Macky Sall, pour, dit-il laisser un pays en pays grâce à une élection ouverte, inclusive et transparente, tient d’abord à passer par une case «concertations» ou «dialogue national». Problème, l’initiative est confrontée à un mur haut comme une citadelle érigée par une bonne partie de l’opposition et les candidats contre toute idée du non-respect de la date du 2 avril qui, pour eux, est non négociable pour que Macky Sall passe la main à son successeur. Le flou sans être total sur les nouvelles échéances n’en n’est pas moins inquiétant pour le climat socio-politique qui prend des allures d’un volcan dans l’attente de faire jaillir sa larve brûlante et destructrice.
Mais, les Sénégalais, habitués à ses soubresauts d’avant présidentielle, sont conscients que les ressorts existent pour dénouer cette situation de crise, dont la véritable source naît de la volonté de Macky Sall de bénéficier d’un bonus de près d’une année, et plus si affinités. Désavoué par le Conseil constitutionnel et pressé par une opposition dont une partie est pour un report et même la mise à plat du processus électoral et l’autre frange, la plus importante est contre tout retard dans son départ du palais présidentiel, Macky Sall ouvre les vannes de la discussion, sans limite d’interlocuteur. Il a même élargi de nombreux prisonniers politiques comme gage de bonne volonté, mais n’est pas pour autant sorti de l’auberge. Pour certains de ses opposants, il n’y a pas de raison de tenir l’élection à une date qui donnerait l’opportunité à Macky Sall de demeurer un jour de plus au pouvoir après le 2 avril prochain. A quand donc l’élection présidentielle sénégalaise?
Par Wakat Séra