Le président sénégalais Macky Sall a adressé, ce samedi 3 février 2024, un message à la Nation, dans lequel il annonce avoir signé un décret abrogeant celui fixant la date du 25 février pour l’élection présidentielle.
«J’ai signé le décret 2024/106 du 3 février 2024 abrogeant le décret 2023 portant convocation du corps électoral», a annoncé le président sénégalais Macky Sall.
Cette décision a été prise, selon le président Sall, à cause d’un différend né entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel. «Un conflit ouvert sur fond d’une supposé affaire de corruption de juges», a poursuivi M. Sall déclarant qu’ «ainsi l’Assemblée se fondant sur sa prérogative a décidé dans la résolution en date du 31 janvier 2024 de mettre en place une commission d’enquête parlementaire pour éclairer sur le processus de vérification de candidatures et sur tout autre fait se rapportant à l’élection».
Il a fait savoir qu’ «à cette situation suffisamment grave et confuse est venu s’ajouter la polémique sur une candidature ou candidate dont la binationalité a été découverte après la publication de la liste définitive des candidats par le Conseil constitutionnel». «Ce qui constitue une violation de l’article 28 de la Constitution qui dispose que «tout candidat à la présidence de la république doit être exclusivement de nationalité sénégalaise»», selon lui.
A la suite de cette décision de report de l’élection, le président Macky Sall, a réitéré son engagement à ne pas se présenté à la présidentielle, et a informé les Sénégalais qu’il engagera «un dialogue national afin de réunir les conditions d’une élection libre, transparente et inclusive dans un Sénégal apaisé et réconcilié». Pour lui «ces conditions troubles pourraient gravement nuire à la crédibilité du scrutin en installant les germes d’un contentieux pré et post électoral». «Alors qu’il porte encore les stigmates des violences de mars 2021 et de juin 2023, notre pays ne peut se permettre une nouvelle crise», a-t-il signifié.
Dans son communiqué du 29 janvier 2024, signé par tous ses membres, le Conseil constitutionnel a réfuté les allégations portées contre lui tout en prenant la mesure de la gravité des accusations et en tenant à ce que toute la lumière soit faite dans le respect des procédures constitutionnelles et légales régissant les relations entre les institutions, notamment la séparation des pouvoirs et le statut de ses membres.
Par Wakat Séra