Entre deux sessions de la conférence de plénipotentiaires, organe suprême de l’Union internationale des télécommunications (UIT), les États membres du Conseil se réunissent pour examiner les grandes questions de politique des télécommunications. Depuis le 15 mai dernier, les représentants des 48 États qui composent le Conseil, planchent sur les moyens d’accélérer la croissance des Technologies de l’information et de la communication pour les mettre au service des objectifs de développement durable (ODD). La ministre du développement de l’économie numérique et des postes, Hadja Fatimata Ouattara/Sanon qui conduit la délégation burkinabè, a dans son adresse au conseil annoncé la candidature de notre compatriote Brahima Sanou au poste de vice-secrétaire général de l’UIT.
Le domaine des TIC est sans conteste, celui qui a fait les progrès les plus remarquables ces dernières années. Le secrétaire général de l’UIT Houlin Zhao, même s’il déplore que plus de la moitié de l’humanité ne soit pas connectée, relève qu’un «nombre croissant de personnes sont connectées» et que» les TIC et l’économie numérique ont bouleversé l’existence de milliards d’hommes».
Si ailleurs on parle déjà de 5G ou d’intelligence artificielle, dans nos pays, ces progrès se constatent chaque jour à travers le taux de pénétration de la téléphonie mobile. Le téléphone portable a envahi jusqu’aux plus petits hameaux de culture, au point que l’on serait tenté de se demander comment on a pu faire sans cet outil de communication.
Pas même l’analphabétisme qui a plombé nombre de projets de développement n’a pu freiner la diffusion foudroyante de la téléphonie mobile.
Pour Hadja Fatimata Ouattara/Sanon, le secteur des TIC «qui est le vecteur directeur de l’économie numérique, est à un tournant de son histoire où l’évolution technologique, les métadonnées, l’impression 3D, l’internet des objets et l’intelligence artificielle ouvrent des opportunités immenses,particulièrement pour les pays en développement».
Objectif : Connecter le monde
Dans cette course à l’intelligence artificielle, l’Afrique ne doit pas être à la traîne et les premiers responsables des télécommunications/TIC doivent œuvrer à transformer le continent en une «Smart Africa» (Afrique intelligente), avec des villes intelligentes
Seul problème, mais il est de taille, l’insuffisance des infrastructures. Un problème que le gouvernement burkinabè a pris à bras le corps en initiant de très grands projets d’infrastructures large bande.
«Nous avons rencontré ici, la ministre des TIC du Ghana, nous avons parlé des infrastructures, notamment de la pose de la fibre optique entre le Burkina Faso et le Ghana qui a accès à la mer et donc au câble sous-marin. Elle a prêté une oreille attentive et m’a assuré de la collaboration de son département», a affirmé la ministre du développement de l’économie numérique.
Selon Hadja Fatimata Ouattara/Sanon, il est urgent d’améliorer la connectivité au Burkina, Pour ce qui est de la pose de la fibre optique, la construction du tronçon Ouagadougou-frontière du Ghana avec la bretelle Manga- Bagrépole dans le cadre du projet PRICAO est à un taux d’exécution d’environ 70%. «Donc c’est pour très bientôt, mais comme je vous l’ai dit, le gouvernement est très ambitieux et explore d’autres pistes pour pouvoir acquérir de la bande passante cette année».
«Le Burkina Faso accorde une très grande priorité au développement de l’économie numérique dans ses stratégies de développement aux fins de soutenir sa croissance et de créer les conditions d’une plus grande employabilité de ses citoyens et particulièrement de sa jeunesse, et les conditions de l’autonomisation des jeunes filles et des femmes», indique par ailleurs la ministre en charge de l’économie numérique.
Les ODD ont besoin de l’UIT
Pour Hadja Fatimata Ouattara/Sanon, les Télécommunications/TlC «constituent aujourd’hui des outils indispensables pour la réalisation des ambitions de développement de nos États et des Objectifs de développement durable(ODD)».
Le secrétaire générale de L’UIT ne dit pas autre chose quand il affirme que «le monde a besoin des ODD mais les ODD ont besoin de l’UIT». Le prochain sommet mondial de la société de l’information qui se tiendra en juin prochain à Genève aura du reste pour thème «l’intelligence artificielle au service du bien social». En d’autres termes, comment l’intelligence artificielle peut favoriser le développement durable. Les premiers responsables de l’UIT en sont convaincus, l’intelligence artificielle est potentiellement un des accélérateurs les plus puissants pour la réalisation des 17 objectifs de développement durable des Nations Unies.
A cette session, la ministre Hadja Fatimata Ouattara/Sanon a annoncé au Conseil la candidature de notre compatriote Brahima Sanou au poste de vice-secrétaire général de l’UIT lors des élections qui auront lieu pendant la prochaine Conférence de plénipotentiaires, du 29 octobre au 16 novembre 2018, à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis.
«Je crois fermement aux chances de notre candidat, parce que M. Sanou n’est plus à présenter, pour avoir passé six ans et demi à la tête du Bureau de développement des télécommunications. Il a montré de quoi il était capable et les gens se reconnaissent à travers lui par sa rigueur au travail, sa compétence et le fait qu’il arrive à fédérer tous les pays», affirme la ministre du Développement de l’économie numérique et des postes.
Mathieu Bonkoungou
Ambassade Mission permanente du Burkina à Genève