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Burkina : une manifestation met à nu la crise au sein du parti de Compaoré

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Affiche de soutien à Eddie Komboïgo collée par les manifestants au siège du parti

Plusieurs dizaines de militants du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), en majorité des jeunes ont manifesté dans la soirée de ce mardi 13 février au siège du parti de l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré, pour demander à certains de leurs responsables dont Léonce Koné, de «respecter les statuts et règlements» du parti, a constaté une équipe de Wakat Séra.

«Certains de nos responsables précisément Léonce Koné (deuxième vice-président et président de la commission ad’ hoc), qui ne sont pas d’accord que le président actuel du CDP, Eddie Komboïgo, reprenne les rênes du parti après son blanchiment (dans l’affaire du putsch manqué de 2015, NDLR) veulent l’écarter avant le congrès», a déclaré Germain Ilboudo, porte-parole des manifestants.

Des militants du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) dénonçant le non-respect des textes de leur parti, aux alentours du siège du parti de Blaise Compaoré

Selon eux, M. Koné veut mettre en place un comité d’organisation du congrès sans Eddie Komboïgo. «C’est louche. Si c’est lors du congrès que les militants du CDP ont décidé de désigner quelqu’un d’autre en remplacement de M. Komboïgo, il n’y pas de problème. Mais vouloir l’enlever avant le congrès, c’est antidémocratique», a expliqué Germain Ilboudo, par ailleurs président des jeunes CDP du secteur 14 de Ouagadougou.

«Il y a des mensonges qui circulent sur les réseaux sociaux et certaines radios de la place tendant à dire que Eddie Komboïgo n’est plus le président du CDP», a fait savoir M. Ilboudo qui a noté que le Haut conseil des sages du CDP en concertation avec Blaise Compaoré, exilé depuis fin octobre 2014 à Abidjan, «ont sorti une déclaration pour demander à tous les militants de suivre les règles du parti».

Les manifestants ont affirmé que Léonce Koné, soutenu par certains jeunes de leur parti, «partent prendre de l’argent pour venir organiser des activités».

Si jusque-là, aucun responsable du CDP n’avait ouvertement accepté malgré l’insistance souvent des journalistes, que leurs militants sont divisés quant à la personne qui sera placée pour diriger le parti depuis le blanchiment de M. Komboïgo, cette manifestation qui a opposé certains militants qui ont même voulu en venir aux mains, vient montrer clairement à l’opinion nationale et internationale que le parti de Blaise Compaoré vit une crise interne.

Par Mathias BAZIE