«Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années». Ces vers de Rodrigue dans Le Cid de Pierre Corneille, auraient pu facilement être de Simon Tiemtoré, le jeune président du groupe Vista Bank. Entre deux séances de travail, le 2 juillet dernier, le patron de Vista Bank, un groupe à l’aura internationale qui a désormais dans son portefeuille, plusieurs filiales qui appartenaient à BNP Paribas, a révélé sa vision pour l’Afrique, et l’arme décisive dans la longue et rude bataille pour mettre dans son escarcelle, la BICIAB qui devient donc Vista Bank Burkina.
Wakat Séra: en quelques mots, comment définirez-vous Vista Bank?
Simon Tiemtoré: Vista Bank, c’est une banque nouvelle qui a une vision panafricaine. C’est une banque qui est là pour supporter les entreprises et les particuliers africains, accompagner les Etats dans leurs stratégies de développement et apporter des structures innovantes pour pouvoir contribuer au développement de l’Afrique.
D’où vient le nom Vista?
Le nom Vista est un mot latin qui veut dire regarder plus haut et aller de l’avant. Nous l’avons choisi parce qu’il est symbolique, il caractérise notre ambition en tant que banque panafricaine, notre rôle d’être un catalyseur de développement dans les pays où nous sommes présents.
A bien vous suivre, avec Vista Bank, l’Afrique va viser haut, l’Afrique va aller plus en avant. Mais la bataille à l’issue de laquelle vous avez acquis les filiales de BNP Paribas, dont la BICIAB au Burkina, a été longue et rude. Quelle a été l’arme décisive de Vista Bank?
L’arme décisive, c’est vraiment la résilience et la foi en notre ambition. C’est également croire à notre stratégie, à ce que nous faisons. Nous savons ce que nous faisons, nous connaissons exactement notre plan de croissance qui était l’implantation dans la zone UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine, NDLR) à travers la BICIAB et ensuite l’expansion dans la zone CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, NDLR). Etant entendu que nous sommes déjà très présents dans la zone, en Guinée, en Gambie, en Sierra-Leone au niveau de la banque et au niveau de l’assurance, c’était vraiment logique de mettre en place cette stratégie, de rester mobilisé, d’être constant. Nous avons une équipe très dynamique, très jeune, et très ambitieuse. Nous nous-sommes donnés les ressources nécessaires pour pouvoir maintenir cette stratégie. Une stratégie qui nous a valu deux ans d’attente. Mais à la fin, le plus important c’est d’arriver à ce but que nous nous sommes fixé, et nous l’avons fait. La bienveillance de la banque centrale et des autorités burkinabè nous ont permis d’implanter Vista Bank au Burkina Faso.
Aujourd’hui qu’est-ce que voulez-vous pour l’Afrique, en tant que jeune entrepreneur dynamique qui fait la fierté d’un continent qui n’était perçu que sous le prisme du misérabilisme, des guerres, des fléaux et de la maladie?
Tout ce que nous voulons pour l’Afrique, c’est le compter sur soi-même pour notre propre développement. Nous avons les ressources de qualité nécessaires, qu’elles soient minières, financières, et surtout humaines. Pour pouvoir être un catalyseur de notre propre développement, il faut que nous croyons en nous-même. Nous, nous croyons à l’Afrique, nous avons investi en Afrique, nous continuerons d’investir en Afrique et dans les Africains. Nous avons à coeur de pouvoir promouvoir l’inclusion financière, pour donner la chance aux jeunes de s’éclore financièrement. Je crois que l’Afrique a tout ce qu’il faut pour réussir. Il faut simplement que nous prenons en main notre propre développement et que nous soyons solidaires dans le travail. Nous devons travaillier ensemble pour pouvoir développer l’Afrique. Et nous le ferons, car l’avenir de l’Afrique appartient aux Africains.
Par Wakat Séra