Présent à Bruxelles lors de la 9e édition du Rebranding Africa Forum, le président de Lilium Group et de Vista Holding, Simon Tiemtoré, le Burkinabè qui fait aujourd’hui la fierté du continent africain, a, entre deux des nombreuses sollicitations qu’il devait honorer, a accepté de se confier aux représentants de 3TV, de L’Economiste du Faso et de Wakat Séra à cet événement devenu incontournable dans le schéma de développement du continent noir. C’est ainsi que celui qui est convaincu que l’Afrique ne peut être développée que par les Africains, a annoncé que Vista Bank va «financer les femmes sur près de 92 milliards FCFA dans les deux prochaines années». Ce n’est pas tout: «Simba, notre Fintech qui est basée aux États-Unis (…) permettra à la diaspora de faire des transferts à partir des États Unis et de la France, vers nos pays gratuitement. Il n’y a pas de logique qu’on coupe des frais d’envoi sur l’argent qui a été gagné durement par nos frères et soeurs de la diaspora. Quand chacun fait un transfert vers la maison c’est dans le but d’aider la famille. Donc les transferts qui seront effectués à travers Simba seront entièrement gratuits.» Foi de Simon Tiemtoré!
Quel est votre ressenti au titre de cette 9e édition du Rebranding Africa Forum?
Etre présent ici au Rebranding Africa Forum témoigne de l’intérêt que nous avons tous de rebrander l’Afrique y compris le Burkina Faso, surtout avec la situation que nous vivons au Sahel. Pour cette 9e édition du Rebranding Africa Forum, il faut féliciter d’abord les organisateurs pour le succès et l’engouement pour cet événement qui a acquis ses lettres de noblesse dans la réflexion sur le développement de l’Afrique. Les participants sont venus des quatre coins du monde, des Etats Unis, de l’Asie, de l’Europe et d‘un peu partout en Afrique. Cela constitue la preuve infaillible que le Rebranding Africa Forum est un évènement à succès et est en train d’atteindre son objectif de pouvoir changer le narratif négatif et le regard pessimiste portés sur l’Afrique, notre cher continent. De nombreux Africains du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, sont présents au Rebranding Africa Forum, parce qu’ils sont conscients que l’Afrique sera ce que nous Africains voulons qu’elle soit. Aujourd’hui, les Africains savent qu’il est de leur responsabilité devant l’histoire, de s’impliquer dans la dynamique du nouveau message de la perception de l’Afrique, que ce soit au niveau des affaires, du social, de la politique, du développement économique. Je crois que c’est l’objectif du Rebranding Africa Forum et nous en sommes très impressionnés.
Comment compte s’impliquer Vista Bank dans le développement de l’Afrique, ce continent que tous reconnaissent comme celui du futur?
C’est très simple. L’Afrique, c’est la deuxième région qui est en pleine croissance dans le monde. Nous avons l’avantage d’avoir une population à majorité de jeunes et de femmes, ce qu’on appelle le dividend demographic. Cela fait qu’aujourd’hui, il y a beaucoup de demandes de services en Afrique dans tous les secteurs. C’est un continent où il y a toute sorte d’opportunités, que ça soit au niveau du secteur minier, au niveau du secteur bancaire, au niveau du social, au niveau du financement des infrastructures de l’énergie, et j’en passe. Nos Etats aussi font partie de la dynamique, parce qu’ils apportent des opportunités sur le marché, à travers leurs plans nationaux de développement économique et social. Et nous, au niveau de Vista, c’est de pouvoir appuyer nos Etats dans leurs PNDES, d’appuyer le secteur privé qui s’implique dans l’élaboration et dans l’implémentation de ces PNDES, c’est d’accompagner nos femmes et nos jeunes qui veulent faire de l’entrepreneuriat pour pouvoir développer notre économie. Il est très important de signaler le rôle de Vista en tant que banque locale.
Comme on le constate, il y a un phénomène de départ des grands groupes bancaires de l’Afrique, ce qui représente une opportunité pour nous et surtout un devoir, en tant que banque africaine, de pouvoir consolider nos positions dans nos pays, de pouvoir réaliser une expansion dans les pays africains, potentiellement où nous pouvons aller pour pouvoir accompagner nos économies. A la fin, il n’y aura que nous Africains qui pourrons développer l’Afrique. Il faut que nous, banques africaines, nous puissions aussi jouer notre partition dans le développement économique de notre continent.
En rapport avec le thème de l’inclusion financière, quel pourrait être le rôle déterminant de grands groupes comme Vista dans la démocratisation des finances?
L’inclusion financière, pour moi, va au-delà de ça, c’est l’inclusion sociale. Il faut que tout le monde soit inclus, sinon on laissera d’autres à quai et ce n’est pas intéressant. Pour y parvenir, il y a plusieurs barrières à lever: des barrières réglementaires, politiques et sociales. Mais surtout au niveau du secteur bancaire, c’est de pouvoir réduire les difficultés dont nous banquiers sommes à l’origine lors de l’ouverture d’un compte. Il faut essayer de simplifier tout en améliorant les services, tout en investissant dans la technologie pour pouvoir faciliter l’accès aux finances. Il faut également essayer de réduire les coûts qui constituent un grand problème aujourd’hui et font que beaucoup de personnes n’ont pas de compte bancaire et donc ne bénéficient pas de financement et d’accompagnement. Nous avons fait des PME/PMI, la matrice du développement du groupe bancaire Vista. L’expansion que nous avons entreprise dans les différents pays, à travers la reprise du groupe bancaire Ora, et à terme, atteindre notre objectif dans 25 pays, nous permettra de pouvoir fusionner et mobiliser des ressources assez conséquentes que nous pourrions distribuer et soutenir les PME, PMI. Nous avons pris un engagement de financer les femmes sur 150 millions de dollars (91 875 000 000 Franc CFA, NDLR) dans les deux prochaines années. Nous avons déjà déployé 30 à 40 millions de dollars pour accompagner les femmes et nous allons aussi mettre en place un programme d’accompagnement et de bancarisation des jeunes, en partenariat avec notre ambassadeur qui est notre champion local Hugues Fabrice Zango. Donc y a plein de programmes que nous avons mis en place pour les jeunes, les femmes, pour accompagner les PME/PMI. Etant une banque, donc un métier de risques, l’idée est de voir comment nous pouvons prendre des risques et accompagner nos PME/PMI qui représentent 95% de nos économies. Si nous n’arrivons pas à les accompagner nos pays ne s’en sortiront pas. Nous accompagnerons les grandes entreprises, mais nous comprenons qu’au-delà des grandes entreprises, dans la chaîne de valeur, il y a les PME/PMI. Donc on continuera d’accompagner tout le monde dans la chaîne de valeur, mais surtout ceux qui font le travail pour pouvoir supporter les grandes entreprises.
On a l’impression, que parler d’inclusion financière, c’est l’affaire des seuls systèmes de financement décentralisés. Qu’en est-il des banques?
Les banques jouent également leur partition en essayant d’investir dans la technologie. Un smartphone, vous permet de pouvoir déployer des outils pour faciliter par exemple le paiement et les transferts. Et qui dit paiement et transfert, dit aussi mouvement de biens. C’est dans cette dynamique que nous investissons énormément aujourd’hui. Ça ne veut pas dire nécessairement ouvrir plus d’agences, mais essayer de rapprocher la banque des gens à travers l’implémentation de systèmes dans les téléphones mobiles, et permettre ainsi aux gens de pouvoir transacter. C’est à ce titre qu’interviendra Simba, notre Fintech qui est basée aux États-Unis. Dans son expansion, le groupe bancaire Vista va bientôt ouvrir aux États Unis et en France. Ça permettra à la diaspora de faire des transferts à partir des États Unis et de la France, vers nos pays gratuitement, c’est cela notre objectif! Il n’y a pas de logique qu’on coupe des frais d’envoi sur l’argent qui a été gagné durement par nos frères et soeurs de la diaspora. Quand chacun fait un transfert vers la maison c’est dans le but d’aider la famille. Donc les transferts qui seront effectués à travers Simba seront entièrement gratuits.
Hugues Fabrice Zango champion du monde est l’ambassadeur de Vista Bank. Est-ce un message fort lancé aux concurrents pour leur dire que Vista sera «champion» du monde?
C’est un message fort. C’est pour dire que c’est le Burkina qui gagne. Il fait notre fierté, pour nous c’est un honneur de l’avoir comme ambassadeur. On va l’accompagner aux prochains Jeux Olympiques, on va l’accompagner dans sa carrière. Hugues Fabrice Zango représente pour nous l’excellence du Burkina Faso et l’excellence africaine. C’est le seul champion du monde africain dans cette catégorie du Triple saut, c’est unique, pour nous et pour tous les Africains. Son choix comme ambassadeur Vista, c’est une façon pour nous de le célébrer et célébrer le Burkina Faso.
C’est un exemple aussi pour la jeunesse. C’est pour dire que si l’on s’y met avec le sérieux et la discipline exigés, on peut être grand athlète mais aussi avoir cette envergure d’être un modèle. Vista est très honorée de pouvoir s’associer à lui, autour de plein de projets, des programmes que nous allons dérouler ensemble dans les semaines et mois à venir. Et il n’y a pas meilleure façon pour nous que de pouvoir nous associer à un jeune burkinabè pour faire la promotion de sa personne, de sa carrière, de sa compétence et de ce que Vista a à offrir sur le marché burkinabè et panafricain.
Propos recueillis à Bruxelles par Abdoulaye TAO (L’Economiste du Faso), Achille DABIRE (3TV) et Morin YAMONGBE (Wakat Séra)