Ceci est une lettre ouverte du Collectif des employés de la Société des Mine de Bélahouro (SMB) adressée au ministre des Mines et des Carrières du Burkina Faso.
«Monsieur le Ministre, nous venons par la présente pour vous informer que nous, employés de la Société des Mines de Bélahouro (SMB-SA), suivons l’évolution de la situation qui nous lie à la SMB dont les activités de productions sont arrêtées depuis le 8 mai 2017.
Compte tenu du fait que le dossier est déjà connu, nous allons faire l’économie de la genèse. Nous vous informons que nous allons défendre nos droits légaux jusqu’à ce que justice soit rendue.
Nous employés de la mine d’or d’Inata (SMB), venons par la présente pour vous demander humblement de nous faciliter la tâche dans notre démarche pour rentrer dans nos droits légaux face à l’investisseur (…) Patel Akoyla Narambhay.
Celui-ci a démontré de par le passé, son manque de foi et de volonté pour la reprise des activités de cette mine. Monsieur Patel n’a ni les moyens financiers, techniques et humains pour prétendre reprendre cette mine qui était le fleuron de la zone, et n’attend qu’un investisseur sérieux pour faire revivre la mine et toute une communauté et ce faisant, aider au Programme d’urgence du Sahel (PUS) cher au Chef de l’Etat.
Monsieur le Ministre, vous n’ignorez pas la souffrance de plus de 600 employés et leurs familles, vous n’ignorez pas non plus les enfants dont les parents sont morts par manque de soins médicaux. Tout ça à cause de la mauvaise foi du repreneur de la mine, le PDG du Group Balaji.
Monsieur le ministre, nos yeux sont tournés vers vous, car nous savons pertinemment que c’est avec votre bénédiction que ce monsieur nargue nos lois et continue de jouir de toute la liberté et du temps pour encore tordre le cou de la loi.
Monsieur le ministre, nous ne vous apprenons rien sur ce dossier qui est sur votre bureau depuis mai 2017 à nos jours.
Mais nous avons constaté malheureusement que pour ce dossier de la mine d’or d’Inata (SMB), les employés ne comptent pas pour vous. Plusieurs rencontres ont été initiées avec les créanciers (fournisseurs) par votre ministère sans que les employés n’y soient associés. Et c’est dommage. La dernière rencontre en date s’est tenue le 11 juillet 2019. Rencontre animée par votre secrétaire générale.
Au cours de cette rencontre la SG demande aux créanciers de faire une trêve pour permettre à Monsieur Patel de reprendre les activités. Elle donne une marge jusqu’au 02 août pour ceux qui n’ont pas adhéré à la trêve de s’y joindre, car disent-ils, monsieur Patel est de bonne foi et cela après 18 mois de rachat de la SMB.
Qu’en est-il des employés? Le leitmotiv qui nous revient chaque fois selon des officiels du ministère est que nous n’avons pas travaillé, et de ce fait, nous ne comptons pas. Et que d’ailleurs nombre d’entre nous travaillent ailleurs. Ce qui signifie que tout le monde devrait s’asseoir depuis le 8 mai 2017 sans chercher à travailler pour que vous vous apitoyiez sur notre sort. Avoir du travail n’efface pas les droits ni les arriérés de salaire. Nous voulons par la présente vous informer que nous faisons partie des plus grands créanciers de par seulement nos droits légaux et qu’aucun accord sans nous ne peut produire un avantage quelconque puisqu’il faut des employés pour espérer travailler et payer la dette fournisseur. Sauf à dire que les employés peuvent être sacrifiés pour aider un investisseur qui a montré ses limites et sa mauvaise foi. Nous ne comprenons rien Monsieur le ministre. Ici, nous avions la naïveté de croire que l’autorité est établie pour défendre les intérêts des Burkinabé, mais ce dossier nous a montré à suffisance que nous nous trompions lourdement. Le ministère depuis le début de cette histoire n’a d’oreilles et d’yeux que pour Monsieur Patel au détriment de ceux qui ont élu le Président Rock Marc Christian KABORE et à qui, il a plu de vous confier ce poste pour défendre les intérêts burkinabè en premier. Cet investisseur nous doit plus de 11 milliards de francs CFA. Mais nous ne comptons pas parmi les créanciers selon votre institution.
S’il est dit que pour lui permettre de reprendre, le Ministère efface sa dette qui s’élève à plus de cinq (05) milliards de francs CFA au titre des taxes de superficialités de Goldbelt Resources et les impôts, taxes et royalties de la SMB, nous, pauvres employés, nous ne saurons nous payer ce luxe pour une ligne d’horizon avec Monsieur Patel, encore que nous ne sommes même pas considérés dans tout ce qui se fait et se dit?
Comme on le dit: «Le temps est l’autre nom de Dieu». Vous avez foi en lui malgré tout ce qui se passe. Nous respectons la foi que vous avez en lui. Notre souhait est qu’il ait les moyens pour payer nos droits c’est ce qui nous lie, rien d’autre.
Nous vous rappelons comme dit plus haut, qu’aucun accord ou moratoire avec les autres créanciers sans nous (employés) ne produira un effet tant que nous serons toujours marginalisés. Comptez-vous l’aider aussi à faire de nouveaux recrutements sans nous ou bien comment vous comptez l’aider à démarrer la Mine? Nous mettons à défi Monsieur Patel de mobiliser à ce jour 30 employés toutes catégories confondues qui sont prêts à travailler avec lui.
Monsieur le ministre, si votre ministère qui est censé défendre les intérêts des Burkinabè et des employés des mines en particulier ne peut assumer ce rôle, s’il-vous-plaît, arrêtez de jouer aux avocats de Patel à travers votre SG et votre Dircab (directeur de cabinet, NDLR) qui se révèlent être nos bourreaux au lieu d’être notre rempart, pour des raisons dont eux seuls ont le secret. Nous comprenons ici, le «plus rien ne sera comme avant».
Monsieur le ministre depuis mai 2017 à maintenant, vous avez refusé de nous rencontrer, nous les employés de la mine de Belahouro (SMB-SA), alors nous vous demandons de laisser la justice faire son travail sur ce dossier combien important pour nous.
Monsieur le ministre, au regard de ce qui précède et de l’impuissance apparente de votre institution à résoudre cette situation, nous vous demandons d’être honnête et sincère avec vous même pour toute prise de décision sur ce dossier.
Monsieur le ministre, nous vous prions d’agréer, l’expression de notre profonde considération».