L’Association Professionnelle des Sociétés d’Assurances du Burkina (APSAB) est une organisation à but non lucratif qui a été créée en 1992, sous l’appellation Comité des Sociétés d’Assurances du Burkina (CSA). C’est en 2002 qu’il change de nom pour devenir APSAB et regroupe les sociétés d’assurances opérant au Burkina Faso. L’APSAB œuvre à faire connaître la profession de l’assurance, à valoriser son image et son poids économique et social. Plusieurs produits sont proposés aux Burkinabè par ses membres, en vue de les assister en cas de besoin et dans le domaine de leur souscription. Parmi eux, il y a les produits dédiés à la branche automobile. Nous avons rencontré, le 27 novembre 2023, le président de cette association, Dr Monhamed JI Compaoré, par ailleurs directeur général de SUNU Assurances IARD Burkina Faso. Les échanges ont porté, entre autres, sur les produits d’assurances en lien avec les accidents de la circulation, le nombre de leurs clients victimes d’accidents en moyenne par an, le temps mis pour les indemnisations et le coût annuel des dédommagements.
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Wakat Séra : Quels sont les produits en lien avec les accidents de circulation que les sociétés d’assurance au Burkina Faso proposez aux usagers de la route ?
Président APSAB : Je voudrais vous remercier d’abord de l’opportunité que vous offrez à notre association professionnelle des sociétés d’assurance du Burkina pour présenter ses produits à nos braves populations.
Vous aviez parlé des produits qui intéresseraient nos échanges. Ce sont notamment ceux en lien avec les véhicules terrestres à moteur et par les véhicules terrestres à moteur nous avons effectivement les véhicules à quatre roues, les véhicules à deux roues et les tricycles.
Alors, quels sont les produits que nous proposons pour ces véhicules ? Nous avons de nombreux produits qui concernent directement ou indirectement ces risques (NDLR accidents).
En ce qui concerne les produits dédiés qui s’appliquent particulièrement à la branche automobile, nous avons la responsabilité civile automobile qui est une assurance obligatoire instituée par la loi. En plus de cette assurance obligatoire pour tous ces engins, nous avons des assurances facultatives qui sont essentiellement des assurances dommages, dommage matériel et dommage corporel. Dommage matériel pour tous les dégâts qui peuvent être causés soit au véhicule, à la moto ou au tricycle. Dommage corporel pour tous les dommages qui peuvent toucher l’intégrité physique du conducteur et des passagers.
Voilà essentiellement les produit que nous commercialisons en direct pour cette branche automobile. Mais comme je l’ai dit, il y a des produits qui peuvent concernés indirectement ces risques. C’est notamment les produits individuels accidents corporels. Ça concerne aussi la couverture des dommages corporels ou des invalidités ou des cas de décès causés par accident et par tout accident, donc y compris les accidents de circulation.
Est-ce que beaucoup d’usagers de véhicules à moteur s’intéressent à ces produits ?
Oui ! A cette question, la réponse est relative. J’ai répondu rapidement par l’affirmatif, mais la réponse est relative.
Beaucoup de personnes sont intéressées. Est-ce que suffisamment de personnes sont intéressées, je dirai non. Et pourquoi beaucoup reste à intéresser ? Peut-être parce qu’il reste du travail à faire par notre association professionnelle : un travail de sensibilisation, un travail de proximité, un travail d’échanges.
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Nous sommes un secteur qui n’est pas suffisamment connu. Et la culture de l’assurance est toujours à développer dans nos pays. Nous devons jouer un rôle majeur dans ce sens auprès de nos autorités. Nous venons de tenir par exemple les états-généraux de l’assurance au Burkina. Il y a plusieurs résolutions fortes qui ont été prises pour pouvoir amplifier l’information auprès des bénéficiaires des contrats d’assurance. Nous allons nous y atteler.
Quels sont les produits qui attirent plus les Burkinabè et, selon vous, pourquoi ?
Oui, il y a des produits qui attirent plus. Nous avons des branches qui sont plus important que d’autres dans la structure du portefeuille de notre marché. Il y a deux branches qui se dégagent. Il y a la branche automobile qui occupe la plus grande part. Nous avons aussi la branche santé qui n’est pas trop loin de la branche automobile. Donc en plus de la branche automobile qui, quelque part, est une assurance obligatoire. Nous avons une assurance santé qui est connu des Burkinabè qui est une assurance souscrite généralement par les entreprises au profit des salariés, mais aussi il y a des cas d’assurance santé individuelle. Ce sont les deux branches les plus importantes en terme de popularité.
Que faites-vous pour intéresser les propriétaires des engins à deux roues à vos produits ?
Nous avons mis des produits sur le marché. Nous avons communiqué sur ces produits. Nous avons travaillé à la transformation digitale de ces produits pour faciliter la souscription. Mais nous avons compris que nous devons partir vers des partenaires stratégiques. Nous devons demander le soutien et l’accompagnement de l’Etat, l’accompagnement des consommateurs, l’accompagnement des distributeurs des engins à deux roues pour que nous puissions mettre nos efforts ensemble d’abord pour sensibiliser et puis ensuite insister à s’intéresser à cette assurance.
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Quel est, en moyenne, le nombre de vos clients accidentés enregistrés par an ?
Nous avons des milliers de clients qui sont victimes d’accident de la circulation routière. Je ne vais pas rentrer dans les détails des chiffres. Ça va être long. Mais je voudrais donner un seul chiffre. C’est la moyenne des personnes tuées par des accidents par an. Il est enregistré en moyenne, 1 115 victimes décédées par an. C’est très important, malheureusement.
Combien se chiffre les indemnisations des accidentés dans l’ensemble des sociétés d’assurances par an ?
Il est important de préciser que nous parlons seulement de la branche automobile. Nous ne parlons pas de toutes les branches que nous couvrons. Rien que pour cette branche automobile, et précisément les indemnités qui sont payées au titre des dommages causés à la suite des accidents de la circulation routière, nous sommes en moyenne à plus de 13 milliards F CFA payés par an.
Quel est le temps mis pour dédommager un client victime d’accident de route ?
Ce temps varie. Disons que les compagnies d’assurances travaillent à améliorer toujours les délais d’indemnisation. Mais ces délais varient selon que l’accident est causé au Burkina ou selon que l’accident est causé par un véhicule étranger au Burkina ou encore par un véhicule burkinabè à l’étranger. Ce ne sont pas forcément les mêmes délais d’indemnisation. Mais dans tous les cas, le code CIMA, qui est le code des assurances applicables au Burkina et dans plusieurs autres pays de cette zone, les délais sont clairement définis par étape.
Il y a des délais qui sont fixés pour la communication des procès-verbaux de constats, il y a des délais qui sont fixés pour la présentation de l’offre aux bénéficiaires des contrats d’assurance et il y a des délais qui sont fixés pour le paiement. Ce sont des spécifications techniques qu’on ne pourrait pas développer dans le cadre de l’interview. Ça dépend de beaucoup de facteurs.
Souvent selon la nature de l’accident, lorsqu’on ne reçoit pas de procès-verbal, on ne peut pas évoluer. Et il y a des accidents pour lesquels aussi, on peut recevoir le procès-verbal d’enquête préliminaire et on n’arrive pas à localiser les victimes. Et tant qu’on ne localise pas les victimes pour obtenir la production des pièces qui sont nécessaires à l’indemnisation, le dossier évolue très difficilement. Il y a des moments aussi, les échanges avec les victimes peuvent prendre un certain temps selon la complexité des dommages corporels ou pas, parce qu’il peut y avoir des expertises, des contre-expertises. Il peut avoir des évacuations. C’est un peu difficile de donner un délai moyen. Le tout c’est de renvoyer souvent au délai légal. Ce qui est sûr, tout au plus, selon l’article 231 du code CIMA, il n’est pas souhaitable de dépasser une année pour indemniser définitivement les dommages corporels causés à la suite d’un accident de circulation. En pratique, les assureurs payent beaucoup plus tôt que cela.
Quel message avez-vous à l’endroit des Burkinabè ?
C’est d’abord les remercier. Les remercier pour leur confiance. Leur dire que nous travaillons constamment pour améliorer la qualité de nos services. Nous avons tenu les états-généraux de l’assurance au Burkina en toute transparence, en toute objectivité avec toutes les parties prenantes qui y étaient bien représentées. Les débats étaient sincères et directs. Donc nous savons quels sont les points d’amélioration qui sont les nôtres. Nous les avons reconnus à travers des résolutions, à travers des recommandations. Et nous poursuivons le travail avec l’encadrement, l’accompagnement et le soutien de l’autorité de tutelle, pour que très rapidement, nous puissions mettre les structures en place qui vont faciliter la mise en œuvre de toutes ces résolutions.
Propos recueillis par Daouda ZONGO