Les premiers responsables de la Société nationale des Postes ont rencontré, le jeudi 11 octobre 2018 à Ouagadougou, au siège de l’institution, des journalistes et patrons de presse pour échanger sur les missions de la SONAPOST. Selon Nabi Issa Coulibaly, directeur général de la nationale des postes, sa société a mis à la disposition de l’Etat «plus de 15 milliards de francs CFA, en 2017» pour qu’il règle des dépenses dont les salaires et soutienne ses investissements. Il a indiqué aux hommes de média que l’objectif premier de la SONAPOST est de travailler à reprendre son rang d’antan, afin d’être le «premier coursier professionnel».
En marge de la Journée mondiale de la poste, célébrée chaque 9 octobre, la SONAPOST a entamé une série d’activités en vue de promouvoir davantage ses nouveaux produits et services postaux. C’est dans ce cadre que ses premiers dirigeants ont initié cette rencontre avec les journalistes pour annoncer des révolutions dans la société qui contribuent fortement au développement socio-économique du Burkina Faso.
«Nous avons voulu célébrer la Journée mondiale de la poste en collaboration avec nos partenaires de la presse, parce que nous nous sommes rendus compte, à moment donné, que le secteur postal n’est pas pris en compte dans les rédactions. Les activités postales ne sont pas connues par les premiers communicateurs que sont les hommes et femmes de la presse», a expliqué M. Coulibaly dès l’entame de son propos, appréciant au passage, le traitement de l’information, notamment en matière sécuritaire, que fait actuellement les journalistes du Burkina, pays en proie, ces derniers mois, à de fréquentes attaques armées.
Pour le jeune et dynamique directeur général, il était important de convier les journalistes pour leur présenter «la SONAPOST, discuter avec eux des activités que nous menons et surtout leur annoncer nos perspectives en matière de nouveaux produits dans le sens de répondre aux besoins de la population, et leur montrer en quoi la poste et le secteur postal contribuent au développement socio-économique du Burkina Faso».
La SONAPOST a réalisé en 2017, «un chiffre d’affaire de 21 milliards de francs CFA qui a permis de payer aux clients cinq milliards d’intérêt et d’en reverser aussi en termes de taxes et impôts. La société, au cours de la même année, a réalisé 1,6 milliard de francs CFA de résultats et dépensé cinq milliards de francs CFA en charge salariale», a révélé son premier responsable, Nabi Coulibaly, qui a annoncé des actions à mener par sa société en Côte d’Ivoire, pays voisin du Burkina Faso, en vue d’aller vers sa diaspora et la rapprocher de ses produits.
A cet effet, le DG a avancé que sa société compte «aussi permettre aux membres de la diaspora de pouvoir faire des versements, des virements directs sur leurs comptes d’épargne au Burkina Faso, sans pour autant avoir besoin d’envoyer de l’argent à leurs parents qui à leur tour doivent se déplacer, dépenser payer le parking, et souvent ce n’est même pas certain que l’argent soit versé». Les populations sont aujourd’hui dans un environnement où elles ont besoin de plus en plus de facilité, a affirmé le directeur général de la SONAPOST, annonçant pour bientôt, le lancement d’un site de «e-commerce, le plus grand marché virtuel avec toute la logistique pour justement permettre au citoyen de pouvoir rester dans son salon, commander la marchandise qu’il veut chez un commerçant au Burkina ou à l’étranger et l’avoir à moindre coût, dans la sécurité et la fiabilité».
Pour signifier l’importance de la SONAPOST dans le tissu économique de l’Etat burkinabè, M. Coulibaly a fait observer que sur le plan national, sa société emploie de nos jours «1 200 agents directs, 1 300 agents indirects qui travaillent au niveau des activités transversales qui ne sont pas directement liées à la poste». Il a également annoncé l’ouverture de «plusieurs agences et des filiales à agréer». Ce qui est très important dans l’action de la SONAPOST, a souligné son patron, «c’est notre proximité avec la population et grâce à notre réseau nous la connectons, et contribuons à la réduction de la fracture numérique, tout en participant fondamentalement, à l’inclusion financière, car nous savons qu’une personne qui a un compte peut améliorer son épargne, bénéficier des produits d’assurance».
«Une personne qui a un compte est une personne qui peut contribuer à la mobilisation globale de l’épargne, conformément à la mission de la SONAPOST et finalement une épargne qui est utilisée pour le financement de l’économie nationale parce que la SONAPOST est un des contributeurs dans des acquisitions des bons et des obligations du trésor burkinabè et même des pays environnants», a renchéri M. Coulibaly.
La SONAPOST «a vraiment été perturbée» par l’avènement du numérique, a reconnu Nabi Coulibaly qui a noté qu’«aujourd’hui Teliman (un produit de transfert d’argent) ne marche plus». Il a indiqué que sa structure allait partir vers les sociétés qui exercent dans le domaine les transferts d’argent, afin qu’ils soient «des partenaires et non des concurrents». La SONAPOST compte s’appuyer sur les Technologies de l’information et de la communication (Tics) pour rendre plus efficaces les produits traditionnels de la poste afin de permettre à ses clients qui utilisent ses «produits, de pouvoir faire des versements, et même des retraits sans forcément se rendre dans une agence postale», a noté le DG.
La SONAPOST met un accent particulier sur la sécurisation de ses produits. Une rigueur qui va du système de traçabilité qui permet d’identifier ceux qui ont fait le dépôt aux procédures permettant de contrôler le contenu des envois à l’international jusqu’à l’expédition. Toutes les procédures sont mises en place, selon les responsables de cette société aux grandes ambitions pour ses clients, qui ont fait observer que, par exemple au niveau de «l’aéroport, la SONAPOST a des scanners performants qui permettent de visionner tout envoi qui quitte le Burkina Faso».
Au cours de la Journée mondiale de la poste, la SONAPOST a réalisé une série d’activités dont «la montée des couleurs et l’hommage aux Forces de défense et de sécurité (FDS), une remise de récompenses à des élèves qui ont participé au concours national des lettres que la société a initié au cours de l’année et cette rencontre avec la presse». Dans la même soirée que cette rencontre avec les représentants des médias, une séance d’aérobic, activité sportive qu’ils ont l’habitude de pratiquer chaque jeudi, a permis de revigorer les agents.
Cette année, la Journée mondiale de la poste est célébrée autour du thème «La poste: livrer du bien au monde», en vue de mettre en exergue, le rôle réel et les impacts des services postaux sur la vie des personnes et des communautés, à l’ère du numérique.
Au niveau mondial, la poste enregistre «640 000 bureaux de postes, 5,23 millions d’employés, 300 milliards d’articles traités par an, huit milliards de colis traités et une connexion de 1,5 milliard d’habitants à travers les services de transferts d’argent réalisés».
Par Bernard BOUGOUM et Alimatou SENI (stagiaire)