Au moins 58 civils auraient été tués et 213 autres blessés à El Fasher au Soudan depuis l’escalade des combats dans cette localité, la semaine dernière, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).
Depuis quelques jours, il est constaté une escalade de la violence à El Fasher, au Darfour, où les hostilités entre les forces armées soudanaises et les paramilitaires des forces de soutien rapide ont des effets dévastateurs sur les civils.
Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), c’est au moins 58 civils qui auraient été tués et 213 autres blessés à El Fasher depuis l’escalade des combats dans cette ville du Nord-Darfour la semaine dernière.
«Le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies indique que le Haut-Commissaire Volker Türk a téléphoné mardi au général de corps d’armée Abdel Fattah Al-Burhan, commandant des forces armées soudanaises, et au général Mohamed Hamdan Dagalo, qui dirige les forces rivales des paramilitaires. M. Türk les a exhortés à agir immédiatement – et publiquement – pour désamorcer la situation», selon une note de l’ONU.
Selon Ravina Shamdasani, porte-parole du HCDH, « il a averti les deux commandants que les combats à El Fasher, où plus de 1,8 million de résidents et de personnes déplacées sont actuellement encerclés et exposés à un risque imminent de famine, auraient un impact catastrophique sur les civils et aggraveraient le conflit intercommunautaire, avec des conséquences humanitaires désastreuses ».
Le HCDH alerte également sur un besoin d’aide humanitaire au Soudan, après treize mois de guerre. Ceux qui ont besoin d’aide humanitaire sont estimés à 25 millions de personnes.
« La famine se rapproche. Les maladies se rapprochent. Les combats se rapprochent des civils, en particulier au Darfour », a fait savoir le Dr Shible Sahbani, Représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Soudan, lors d’un point de presse à Genève.
«Selon l’OMS, la famine menace, en particulier certaines parties du Darfour et à Khartoum, où plus d’un tiers de la population souffre d’une faim aiguë. Le nombre d’enfants de moins de cinq ans et de femmes enceintes et allaitantes souffrant de malnutrition aiguë a augmenté de 22%, passant de 3,9 millions de personnes en 2023 à 4,9 millions en 2024», rapporte l’ONU Info.
« Près de 16.000 personnes sont mortes à cause de cette guerre, 33.000 ont été blessées. Mais le bilan de la guerre est probablement beaucoup plus lourd », a affirmé le Dr Shible Sahbani, représentant de l’OMS au Soudan, soutenant que «la récente escalade de la violence au Darfour, et en particulier à El Fasher, est alarmante et provoque davantage de morts et de blessés parmi les civils, l’accès aux structures de santé étant entravé par l’insécurité qui en découle».
Par Wakat Séra