Lens, commune du Canton de Valais se souvient de Salifou Diallo. Le défunt Président de l’Assemblée nationale du Burkina y avait séjourné en mars dernier. Les lensards ont décidé de perpétuer sa mémoire en apposant une plaque en son honneur sur la façade du bâtiment administratif de la Municipalité. C’était jeudi dernier, en présence d’une délégation de l’Ambassade Mission permanente du Burkina en Suisse, conduite par le deuxième Conseiller Emmanuel Ouali.
La coquette petite commune de Lens, nichée à près de 1400 mètres d’altitude, a honoré la mémoire du défunt Président de l’Assemblée nationale Salifou Diallo, en dévoilant jeudi soir, une plaque sur la façade de la mairie. Salifou Diallo La première plaque en un siècle, souligne-t-on. La preuve, s’il en fallait encore une, que la visite de Salifou Diallo a laissé un souvenir immuable dans le cœur des lensards. Comme ils le disent eux-mêmes, « le souvenir, d’un homme qui avait une grande générosité de cœur et dont le départ prématuré nous a grandement affectés ».
Le 17 mars dernier, Salifou Diallo, à la tête d’une forte délégation, était allé rendre hommage à deux victimes de l’attentat du Cappuccino de janvier 2016 à Ouagadougou. L’ancien patron de la Poste et ancien conseiller national Jean-Noël Rey (66 ans) et l’ancien député socialiste Georgie Lamon (81 ans), tous deux originaires de la commune, séjournaient au Burkina dans le cadre d’une action humanitaire. Ils étaient allés inaugurer la cantine d’une école financée par l’association Yelen, créée par Georgie Lamon.
« C’est une amitié très profonde, une fraternité éternelle qui s’est établie, car vos fils ont versé leur sang au Burkina Faso dans un travail noble, dans un travail pour l’avenir de notre pays. Cela ne saurait s’oublier. Ce genre de geste humanitaire et ce genre de situation, marque l’histoire d’un peuple. C’est pourquoi notre peuple m’a désigné pour venir à Lens et témoigner de notre profonde reconnaissance, de notre profonde gratitude », avait déclaré le Président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso.
Salifou Diallo avait déposé une couronne de fleurs au cimetière du village et s’était entretenu avec les familles des deux victimes. Il s’était ensuite adressé aux lensards rassemblés sur la place du village.
«Les mots me manquent pour traduire notre émotion et la reconnaissance éternelle de mon peuple pour Lens et ses citoyens. Nous voulons saluer la mémoire de vos deux citoyens venus chez nous pour défendre l’enfance malheureuse. Ils ont été frappés par la barbarie. Leur exemple nous condamne tous à nous aimer pour bâtir une humanité de paix. Leur geste ne sera jamais oublié », avait-il notamment affirmé.
Garder une trace
Sa visite non plus n’a pas été oubliée par les lensards. Pour David Bagnoud, Président de la Commune de Lens, « c’est le symbole du souvenir et de l’amitié qui est né de cet événement dramatique”.
“Mais, a-t-il relevé, nous avons réussi à faire d’un événement dramatique, un événement d’amitié. La visite du Président de l’Assemblée nationale a tellement touché la population lensarde que pour nous c’est important de garder une trace, un symbole et c’est ce qui est fait ce soir en la mémoire de nos deux disparus et en la mémoire du Président de l’Assemblée nationale ».
Le représentant de l’Ambassade du Burkina remercié les autorités communales de Lens pour l’hommage rendu à l’homme d’État burkinabè. L’Ambassade, a-t-il affirmé œuvrera à perpétuer les relations d’amitié entre les deux peuples et à poursuivre les chantiers et projets initiés par les illustres disparus.
Lors de sa visite, Salifou Diallo avait invité les enfants de Lens venus nombreux l’accueillir en chantant le Ditanye, à découvrir le Burkina. Les autorités communales de Lens et l’Ambassade Mission permanente du Burkina à Genève se sont dit disposées à s’investir dans la réalisation de ce vœu du défunt président de l’Assemblée nationale du Burkina.
Les lensards, jeunes et vieux, ont bravé le froid pour assister à la cérémonie qu’ils ont voulu plus solennelle et populaire, en la jumelant au traditionnel vin chaud de Noël. “Une tradition qui date de la nuit des temps” et qui est l’occasion de célébrer les mérites des fils du village.
Mathieu Bonkoungou
Ambassade Mission permanente du Burkina a Genève