Le Tribunal pénal fédéral (TPF) de Bellinzone, en Suisse, a entamé, le lundi 8 janvier 2024, le jugement de l’ex-ministre gambien, Ousman Sonko accusé de crimes contre l’humanité.
Le Tribunal pénal fédéral (TPF) de Bellinzone, ville communale du canton de Tessin, en Suisse, a débuté, le lundi 8 janvier 2024, un procès contre l’ancien ministre de l’Intérieur de Gambie, Ousman Sonko.
Poursuivi, en effet, pour des actes criminels contre l’humanité, de tortures, de viols, d’enlèvements ou encore exécutions extrajudiciaires, le haut cadre du pouvoir du l’ex-président gambien, Yahya Jammeh, a été rattrapé par des faits ayant lieu, selon la juridiction pénale suisse, entre 2000 et 2016 sur le sol gambien.
Une première en Europe pour un tel jugement d’un ancien haut responsable politique de cet État d’Afrique de l’Ouest, et cela au titre de la compétence universelle de la règle de droit. À l’origine, c’est le Ministère public de la Confédération qui s’était chargé d’ouvrir l’enquête.
«Tous ces procès permettent de faire avancer la justice universelle», a commenté le fondateur et directeur de Civitas Maxima, Alain Werner.
En effet, l’Organisation non gouvernementale suisse a pour but de traquer certains criminels de guerre à travers le monde.
«Ils sont très importants car, à l’heure actuelle, il n’y a toujours pas de justice pour les victimes en Gambie. La Cour pénale internationale ne va probablement jamais s’en occuper, pour des questions techniques. Donc ces procès devant des juridictions nationales sont aujourd’hui la seule façon pour les victimes d’obtenir justice», a-t-il poursuivi.
Quant à l’avocat de l’ancien commandant de la garde présidentielle puis inspecteur général de la police gambienne et ministre de l’Intérieur une décennie durant sous le président Jammeh, il conteste la compétence de la cour à juger des faits antérieurs à 2011, selon une réforme du code pénal suisse. Il a aussi demandé le retrait de certains témoignages et preuves.
Pour rappel, l’ex-ministre gambien, Ousman Sonko, âgé de 55 ans, est accusé de divers chefs de crimes contre l’humanité dont la torture et le viol répétés commis sous l’ère de l’ancien président de la République, Yahya Jammeh.
Par Lassané SAWADOGO (Stagiaire)