Financement IDA20 et leadership politique fort sont essentiels à la reprise
DAKAR, le 7 juillet 2022 – Les chefs d’État et de Gouvernement africains se sont engagés à saisir les opportunités en réponse aux multiples crises, et à orienter leurs économies dans des voies transformatrices en partenariat avec l’Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale.
Les dirigeants se sont réunis lors du sommet IDA pour l’Afrique tenu à Dakar, au Sénégal, pour promouvoir un lancement robuste du vingtième cycle de financement de l’IDA (IDA20). Conscients que le continent connaît un retournement des acquis en matière de développement, déclenché par la pandémie de COVID-19 et aggravé par le changement climatique, l’insécurité alimentaire, les conflits dans la région et la guerre en Ukraine, les chefs d’État se sont félicités du financement de 93 milliards de dollars de l’IDA20. Cette enveloppe permettra d’aider les pays soutenus par l’IDA à se redresser en empruntant une voie plus verte, plus résiliente et plus inclusive.
«Nous tenons ces assises dans un contexte de crise profonde, marquée par le double impact de la pandémie COVID-19 et de la guerre en Ukraine. Alors que les dépenses liées à la riposte sanitaire et la résilience économique et sociale ont connu une hausse exponentielle, nos marges budgétaires se sont considérablement rétrécies et les vulnérabilités liées à la dette exacerbées”, a déclaré le président Macky Sall de la République du Sénégal. “Face à nos urgences et priorités, la question de l’utilisation optimale des financements de l’IDA, se pose. Je tiens à réitérer toute notre appréciation pour l’appui constant du Groupe de la Banque mondiale à nos efforts de mobilisation de tous les moyens disponibles afin d’offrir à nos populations de meilleures conditions de vie».
Le sommet de Dakar a réuni les dirigeants de Cabo Verde, du Cameroun, de la République du Congo, de la Côte d’Ivoire, de la République Démocratique du Congo, de l’Ethiopie, de la Gambie, de la Guinée Bissau, de la Guinée Equatoriale, du Kenya, du Liberia, de Madagascar, du Malawi, de la Mauritanie, du Nigeria, du Rwanda, du Sénégal, de la Sierra Leone, de la Tanzanie, du Togo, de l’Union des Comores, et du Zimbabwe.
Les dirigeants du Groupe de la Banque mondiale, les chefs des institutions régionales et des Nations Unies ainsi que les représentants des gouvernements donateurs de l’IDA y participaient également.
Cette réunion intervient un an après le sommet de 2021 tenu à Abidjan, en Côte d’Ivoire, au cours duquel, les dirigeants africains avaient plaidé pour une reconstitution ambitieuse des ressources de l’IDA20 pour soutenir leur programme de relance.
« La Banque mondiale se soucie énormément de l’Afrique. Nous focalisons nos efforts sur sa réussite en matière de réalisation des objectifs globaux de développement et pour un avenir meilleur en faveur de tous les peuples », a déclaré Axel van Trotsenburg, Directeur général de la Banque mondiale chargé des opérations. « C’est ainsi que nous investissons environ deux tiers du financement IDA20 en Afrique, pour aider le continent à faire un bond en avant dans la création d’emplois et l’amélioration de l’accès aux services tels l’éducation, les soins de santé, l’électricité, etc… »
Pour mettre en œuvre ce programme de transformation de leurs économies, les dirigeants ont lancé un appel à l’action nécessitant un leadership et un engagement politique forts. Ils ont appelé à une utilisation optimale des ressources de l’IDA20 pour atteindre les objectifs de développement, et au renforcement des mécanismes de coordination au niveau continental.
Voici les principaux engagements qu’ils ont pris en partenariat avec l’IDA :
- Accélérer la transformation économique et mieux répondre aux chocs futurs, avec des mesures en faveur d’un environnement propice, telles que : bonne gouvernance, sécurité et paix, préparation aux crises et suppression des goulots d’étranglement aux investissements transfrontaliers dans les infrastructures économiques.
- Investir dans l’humain, en protégeant, améliorant et augmentant les investissements dans les ressources humaines, notamment par l’accroissement des dépenses consacrées à l’éducation et au développement des compétences, la mise en place de systèmes de santé adaptés aux pandémies, en développant des filets de sécurité et renforçant des systèmes nationaux de collecte de données permettant de mesurer les progrès du capital humain.
- Accélérer la transition énergétique, avec des mesures pour assurer l’accès universel à une énergie abordable, fiable, durable et moderne pour tous d’ici 2030.Ces mesures consistant notamment à mobiliser les investissements publics et privés, à renforcer les marchés régionaux pour le commerce de l’énergie et à promouvoir les investissements dans les énergies à faible émission de carbone.
- Accélérer la numérisation, en intensifiant les efforts pour atteindre l’accès universel à la connectivité à large bande d’ici 2030. Il s’agira d’investir dans les infrastructures et dans les réformes politiques et réglementaires. A été réaffirmée la nécessité de favoriser une forte implication du secteur privé dans les projets de nature transversale sur l’économie numérique qui seront financés par l’IDA20.
- Renforcer les mécanismes de réponse à la sécurité alimentaire, avec des actions comprenant la résolution de problèmes tels que la fragilité, le changement climatique, la dégradation de l’environnement, la revitalisation des écosystèmes et l’amélioration de la productivité agricole et des chaînes de valeur. L’objectif étant que l’Afrique produise, vende et exporte des denrées alimentaires abordables et résistantes au climat, et qu’elle dépende moins des importations de produits alimentaires.
- Accélérer la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale, en mettant l’accent sur le commerce intra-africain, en éliminant les goulots d’étranglement et en encourageant les investissements transfrontaliers dans les infrastructures relatives au transport et à l’énergie.
Le cycle de financement de l’IDA20 s’étend du 1er juillet 2022 au 30 juin 2025, avec pour objectif de Mieux sortir de la crise : Vers un avenir vert, résilient et inclusif. Ce thème général est soutenu par cinq thèmes spéciaux et quatre questions transversales. Les thèmes spéciaux sont le capital humain, le changement climatique, le genre et le développement, la fragilité, les conflits et la violence, et enfin les emplois et la transformation économique. Les quatre questions transversales sont la préparation aux crises, la gouvernance et les institutions, la dette et la technologie.