De milliers d’élèves ont arpenté ce jeudi 24 janvier 2019, les rues de Ouagadougou pour réclamer les évaluations qui ont été suspendues début décembre 2018 par les enseignants qui demandent la satisfaction de leur plate-forme revendicative. Les manifestants, sous la coordination de de l’Association des Élèves du Secondaire de Ouagadougou (AESO), ont remis aux premiers responsables du ministère de l’Education nationale, un mémorandum pour la prise en compte de leurs préoccupations.
La circulation sur les grands axes du centre-ville de la capitale burkinabè (notamment les rond-point des Nations, des Cinéastes, du 2 octobre et de Bataille du rail) ont fortement été troublé entre 10H à 11H30 par de milliers d’élèves, principalement du lycée Philippe Zinda Kaboré, le plus grand du pays, qui protestaient pour exiger la reprise des évaluations après que près de deux mois, la Coordination nationale des syndicats des enseignants (CNSE) a appelé ses militants à suspendre les évaluations pour mettre la pression au gouvernement, afin qu’il satisfasse leur requête.
Les élèves, munis de sifflets, vuvuzelas et des pancartes hostiles au gouvernement ou portant des messages demandant la reprise des évaluations, entre autres, ont sillonnés dans les rues de la capitale pour, non seulement montrer leur exaspération face à la situation qui pourrait déboucher, à en croire certains, à une année académique blanche ou invalidée. « On veut nos copies ! », scandent certains apprenants dans les longues files.
Selon Dramane Sankara, coordonnateur de l’EAS, ce mouvement vise à soutenir les enseignants pour leur lutte « légitime » puisqu’il demande la mise en œuvre effective du protocole d’accord signé entre la CNSE et le gouvernement fin janvier 2018. Le coordonnateur de l’AESO a mis en garde la nouvelle équipe gouvernementale sur la crise que vit le secteur de l’éducation. Les manifestants ne « seront prêts » à laisser du temps au nouveau Premier ministre et son staff quant à la résolution de leurs préoccupations, a-t-il fait savoir à la remise de leurs doléances.
Depuis quelques jours, des élèves manifestent un peu partout dans le pays pour réclamer les devoirs et autres compositions qui jugent leur niveau réel d’apprentissage et permet la décision finale pour leur passage e classe supérieure.
Par Bernard BOUGOUM