Une quarantaine de personnes venues de plusieurs structures sanitaires, ont pris part à Ouagadougou, ce mercredi 20 octobre 2021, à un atelier de formation organisé par Sysmex visant à les outiller pour une meilleure prise en charge des patients atteints du paludisme. La formation portait sur l’automate XN 31, un appareil permettant de détecter en un temps record, la maladie du paludisme, cité pour être la première cause de mortalité dans les centres de santé du Burkina Faso et dans beaucoup de pays africains.
Cette rencontre vise à permettre aux participants d’échanger sur l’introduction de l’automate XN-31 pour le diagnostic biologique du paludisme dans le cadre du renouvellement du protocole d’accord entre le ministère de la Santé et Sysmex. L’accord entre le ministère de la Santé et Sysmex en novembre 2020 pour le projet d’équipement des structures publiques de santé du Burkina Faso en automates d’hématologie s’est traduit par le maintien des services du premier contrat (2017-2020) et l’acquisition de nouveaux appareils.
De ce fait, les clauses pour la fourniture des intrants de laboratoire et le maintien en bon état de fonctionnement de tous les équipements mis à la disposition du ministère restent en vigueur. Au compte des nouveaux appareils faisant leur entrée dans le programme, il est prévu entre autres 21 automates d’hémostase et 10 automates destinés au paludisme.
Appelé XN-31, le dernier modèle d’automate destiné au diagnostic du paludisme fonctionne sur la technologie de la cytométrie de flux en comptant les globules rouges parasités par le Plasmodium, a affirmé le Pr Yves Traoré, directeur de Sysmex Burkina, ajoutant que l’automate XN-31 est modèle conçu au Japon (Siège de Sysmex) mais c’est un prototype qui a été évalué au Centre de Recherche Clinique de Nanoro et des articles scientifiques ont été publiés sur le sujet.
C’est donc dans le but de trouver un consensus sur la place de ce nouvel automate dans les structures de soins bénéficiaires que Sysmex Burkina en collaboration avec la direction des laboratoires de biologie médicale organise cette rencontre d’échanges autour du XN-31 pour accorder les points de vue sur l’utilisation optimale de l’appareil.
« Nous espérons qu’à la sortie de cette réunion, les différents partenaires qui sont là, les chercheurs, les biologistes, les cliniciens, les responsables de programmes du paludisme pourront tirer un outil qui permettra de mieux prendre en charge nos patients et très rapidement », a déclaré le professeur Traoré. « Quand vous partez aux urgences, lorsqu’un patient ou un enfant vient d’avoir une crise, on a besoin de savoir immédiatement si c’est le paludisme ou pas, ou bien si c’est autre chose. Donc la qualité de la prise en charge pourra être améliorée par l’utilisation de cet équipement », a soutenu le directeur de Sysmex Burkina, jugeant cette rencontre « extrêmement importante ».
« Le prototype de cet équipement, fabriqué au Japon, a été évalué par des Burkinabè. C’est une équipe de recherche de Nanoro qui a évalué le prototype de cet équipement jusqu’à ce qu’il soit validé et utilisé actuellement dans le monde. C’est donc la raison pour laquelle le Burkina a également été ciblé étant le pays qui devait bénéficier prioritairement de cet équipement et donc actuellement il y en a dix qui sont installés dans nos centres de santé et nous espérons en avoir plusieurs », a fait savoir Pr Yves Traoré qui demandent aux bénéficiaires des appareils, c’est-à-dire les utilisateurs, de bien les entretenir.
Pour cela, a-t-il poursuivi, « il y a un programme qui est prévu et donc à la fin de la journée, il y a une façon de nettoyer l’appareil et de l’éteindre. En démarrant également le matin, il y a un protocole pour le faire ». « Quand on respecte cela, l’appareil vit aussi longtemps que possible puisque derrière nous avons une équipe qui fait ce qu’on appelle de la maintenance préventive. Tous les six mois, ils interviennent, ils nettoient toutes les tuyauteries, ils arrangent tout, et ensuite, c’est reparti », a rassuré le patron de Sysmex Burkina.
Selon les précisions de Pr Yves Traoré, « XN-31 est un appareil automatique qui permet de quantifier l’infection palustre ». Jusqu’à présent pour savoir que quelqu’un est infecté par le plasmodium, c’est-à-dire, le parasite du paludisme, on prélève du sang, on prépare une lame, on la colore pour la suite la lame sous un microscope pour lire. « C’est une technique qui est assez fastidieuse mais ça reste la technique de référence », a admis M. Traoré sur la longueur de ce procédé.
« Pour avoir les résultats entre le prélèvement et le résultat, il faut environ une demi-heure (30 mn) au meilleur des cas. Ici, cet appareil permet en une minute d’avoir le résultat. Donc, c’est une avancée significative parce que c’est un gain de temps, c’est de la précision, c’est ici vraiment une meilleure prise en charge de nos patients », a-t-il souligné, rassurant que la société Sysmex a une représentation locale au Burkina Faso et donc en tant qu’une filiale dispose d’une équipe technique pour l’entretien intégral de tous les équipements qui sont disposés par Sysmex dans les centres de santé et dans les formations sanitaires.
Dans tous les pays où il y a le paludisme, l’automate XN-31 sera utilisé comme équipement, notamment en Côte d’Ivoire, au Togo, au Ghana, au Sénégal et presque dans tous les pays en Afrique, a laissé entendre le directeur de Sysmex Burkina.
Par Bernard BOUGOUM