Les autorités tchadiennes de la Transition ont affirmé, jeudi 5 janvier 2023, avoir déjoué une «tentative de déstabilisation» visant à porter atteinte à l’ «ordre constitutionnel et aux institutions de la République». Depuis son indépendance en 1960, l’histoire de ce pays est marquée par des coups d’Etat et d’offensives rebelles.
Un putsch a été évité au Tchad à en croire les autorités de la Transition. Dans un communiqué en date du 5 janvier 2023, elles affirment avoir déjoué une «tentative de déstabilisation» qui visait à «porter atteinte à l’ordre constitutionnel et aux institutions de la République».
Dans sa note, le Gouvernement de Transition cite «un groupe restreint de conspirateurs» composé de 11 officiers de l’Armée avec à leur tête Baradine Berdei Targuio, président de l’organisation tchadienne des droits humains (OTDH). Les mis en cause, selon les autorités tchadiennes, avaient été interpellés le 8 décembre dernier.
Elles informent, par ailleurs, qu’ «une information judiciaire a été ouverte contre ces personnes pour atteinte à l’ordre constitutionnel, association de malfaiteurs, détention illégale d’armes à feu et complicité». Ces personnes, souligne le communiqué du Gouvernement, ont été placées sous mandat de dépôt après avoir été inculpées par le juge d’instruction.
Le général Mahamat Déby est arrivé au pouvoir à la suite de la mort de son père Idriss Déby, tué au front contre des rebelles le 20 avril 2021, après 30 ans de règne. Ce dernier a lui aussi chassé Hissène Habré de la tête du pays en 1990 pour prendre le pouvoir.
Depuis la prise du pouvoir du fils Déby, le Tchad est dirigé par une Transition dont la durée a été prolongée, début octobre 2022, de deux ans maximum, selon les conclusions du dialogue inclusif, pourtant décriées par l’opposition. Ces mêmes conclusions ont maintenu Mahamat Déby à la tête de l’Etat et l’autorisent à briguer un mandat à la prochaine élection présidentielle.
Depuis lors, des manifestations de protestation se sont multipliées contre le pouvoir de Transition. Celle du 20 octobre 2022 a été réprimée faisant une cinquantaine de morts, selon les chiffres officiels. Plus de 600 personnes avaient été arrêtées dans la capitale et transférées dans la prison de haute sécurité de Koro Toro. Elles avaient été accusées d’avoir voulu mener une «insurrection» et une tentative de «coup d’Etat».
Par Siaka CISSE